Tunisie – Les habitants de Sfax aux élus de la future ARP : “Arrêtez les promesses

Toutes les attentes du gouvernorat de Sfax se résument dans un message adressé aux futurs membres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) qui est :”Arrêtez les promesses…

nous voulons des réalisations à la mesure de la région de Sfax”, comme l’a constaté la correspondante de l’agence TAP dans ce gouvernorat. Si les attentes des habitants de Sfax différent dans certains détails, la plupart d’entre elles sont axées sur le droit au développement, dans un environnement sain, à travers des solutions pour régler le problème de l’encombrement de la circulation vécue par la région, la sauvegarde de la médina, ainsi que la création d’espaces de loisirs et l’impulsion des grands projets bloqués.

A ce propos, Moneem Boussarsar, médecin, voit que le développement de la région passe, inéluctablement, par la fermeture de la SIAPE (Société industrielle d’acide phosphorique et des engrais), une solution pour l’asphyxie de la circulation, la création de zones vertes, ainsi que l’accélération de la réalisation du troisième hôpital universitaire et l’impulsion des projets en suspens.

Il a appelé les prochains élus de l’ARP à “éviter les promesses que les habitants de Sfax ont longtemps écouté, au cours des deux anciens régimes et dont rien n’avait été réalisé”.

De son côté, Mondher Abid, expert-comptable, a expliqué que “les grands projets bloqués dans la région de Sfax, notamment le parachèvement du projet Taparura, la fermeture de la SIAPE, la création d’une ligne de métro et l’intérêt pour l’infrastructure de base, doivent passer de l’étape des promesses à celle de l’exécution”, attirant l’attention, à ce propos, sur le fait que “l’impulsion de ces projets exige l’existence de forces politiques qui rompent avec la corruption”.

Sur la même lancée, Hédi Kolsi, militaire à la retraite, a indiqué que “la promotion de la région de Sfax, dans son volet écologique et celui du développement, ainsi que la réhabilitation de Sfax en tant que deuxième capitale du pays sont des nécessités vitales, ce qui exige davantage d’efforts dans ce sens, pour en faire un pôle où il fera bon vivre pour les prochaines générations”. Il a insisté, dans ce sens, sur “la sincérité et la crédibilité des politiciens pour réaliser les attentes des habitants de la région”.

Pour leur part, Haj Mohamed Jallouli, commerçant de tissu, et Ahmed Fourati, artisan, évoquent la marginalisation et l’abandon de la ville ancienne, notamment à l’usure de son infrastructure de base, l’amoncellement des déchets, l’occupation de ses plus belles bâtisses par les cordonniers et l’absence d’éclairage ce qui en fait un lieu de prédilection pour les crimes de vol à l’arraché et la violence, en particulier la nuit. Ils ont insisté, dans ce sens, sur “la nécessité d’accorder de l’intérêt à la médina et de la valoriser, surtout que Sfax a été proclamée comme “capitale de la culture arabe en 2016”.

Dans le même contexte, Haj Mohamed, employé journalier, a évoqué la crise du transport public et de l’encombrement de la circulation, ajoutant que “passer, chaque jour, de longues heures dans l’attente du bus, pour arriver à son lieu de travail qui est loin de son domicile, l’oblige, parfois, à trotter derrière les taxis, pour gagner son pain quotidien”. Il a appelé les membres de la future ARP à “accélérer la réalisation du métro léger longtemps attendu par les habitants de la région”.

D’autre part, Sajia Yaïch, conseillère en information et orientation scolaire, a mis l’accent sur la nécessité de “s’intéresser aux commodités de base et de garantir la maintenance dans les établissements éducatifs, dans certaines délégations intérieures, afin que l’éducateur puisse accomplir sa mission dans les meilleures conditions”. En outre, la diminution du chômage et l’emploi des jeunes sont parmi les plus importantes attentes de plusieurs personnes interrogées dont Ahmed Boussarsar, jeune diplômé de l’Institut supérieur de la direction des affaires, qui a appelé les futurs représentants du peuple “à la nécessité d’intégrer les diplômés du supérieur dans la vie active et de leur accorder davantage de facilités et d’encouragement pour le lancement de projets à leur propre compte”.

Il a souligné que “la région de Sfax est destinée à être un pôle industriel et il est difficile d’en faire un pôle touristique”. A son tour, Ahmed Samet, propriétaire d’une boulangerie, a indiqué que “la réduction de la pauvreté et l’emploi des jeunes sont des nécessités urgentes, au cours de cette étape, surtout qu’elles constituent des revendications de la révolution”.