Quarante associations et organisations non gouvernementales (ONG) tunisiennes et 23 autres ONG, membres du réseau mondial d’organisations qui défend la liberté d’expression (IFEX), ont appelé le gouvernement tunisien à mettre fin aux “nominations politiques dans les médias publics ou confisqués sous peine de les transformer en porte-parole du gouvernement ou de certains partis politiques”.
“Autrement, le principe de pluralisme et les normes internationales de liberté d’expression seront transgressés”, selon elles.
Dans une déclaration commune publiée, jeudi, ces associations et organisations ont exprimé leur soutien au droit des Tunisiens à un service d’informations public indépendant, régi par les règles et l’éthique de la profession journalistique.
Elles ont salué l’annulation, par le gouvernement tunisien, de la décision “politique” relative à la nomination de Kamel Ben Younes à la tête de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP).
Ces organisations ont fermement condamné l’incursion des forces de la police, le 13 avril, dans l’enceinte de la TAP et l’agression commise sur les journalistes et le personnel alors qu’ils participaient à un sit-in pacifique pour dénoncer la nomination de Kamel Ben Younes à la tête de l’établissement. Ce dernier étant impliqué dans des violations relatives à la liberté d’expression et la propagande au régime Ben Ali. Il est également connu pour son allégeance au mouvement Ennahdha, au pouvoir.
“Faire irruption dans les locaux d’un établissement médiatique relève du crime et constitue un acte sans précédent qui ne peut être ignoré”, ont-elles affirmé, réclamant que “ses auteurs soient traduits en justice”.
Elles ont, par ailleurs, mis en garde le chef du gouvernement contre la gravité de telles décisions abusives, appelant à mettre en place des normes objectives et de manière participative, basées sur la compétence, l’indépendance et la transparence.
Parmi les signataires de la déclaration commune figurent la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), l’Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’Etat, l’Association tunisienne des femmes démocrates et Article 19.