Le quotidien français Le Parisien a publié, jeudi 23 octobre, une interview de Mustapha Ben Jaafar (Ettakatol), et candidat à la présidentielle du 23 novembre prochain, dans laquelle il «dénonce la “stratégie de la peur“ orchestrée par l’opposition, et accuse notamment des partisans de Ben Ali, de retour sur la scène politique“.
Il se console, avant même le verdict des urnes, du fait “qu’aucun parti n’aura la majorité à lui seul. Il souhaite donc un gouvernement d’union nationale comprenant les islamistes d’Ennahdha, pour réussir la transition“.
Dans cet entretien, il déclare également que «si on évite la polémique politicienne, il est évident que le processus de transition démocratique est en marche. Et personne ne dira le contraire. Il y a un socle pour une nouvelle Tunisie, avec une constitution adoptée presqu’à l’unanimité…“.
Ben Jaafar dit toutefois regretter de “n’avoir pas insisté après les élections de 2011 pour la constitution d’un gouvernement d’unité nationale. Ce consensus, admis par tous les partis aujourd’hui, nous aurait épargné beaucoup de difficultés liées aux tiraillements politiciens et fait gagner du temps pour s’attaquer vite aux problèmes sociaux et économiques“.
A propos des anciennes figures du RCD, Ben Jaafar souligne que “ce sont des Tunisiens, on ne les a pas jetés à la mer! Le RCD… a été dissous, ils se sont réorganisés dans le cadre du nouveau processus électoral et ont donc le droit de participer comme tous les citoyens. Ce sont les urnes qui vont trancher. Et ils seront battus“.
A une question sur la division des Tunisiens, le président de l’ANC a répondu : “Elle a été orchestrée pendant plus de 20 ans par Ben Ali qui ne s’est pas maintenu à la tête de l’Etat tunisien par ses propres forces. Il a bien fallu qu’il soit soutenu par des Occidentaux dont la France pendant tout ce temps“. Et Ben Jaafar d’ajouter : “Aujourd’hui, on revient à la même chanson. On essaie encore de focaliser le débat sur le plan identitaire alors que la Constitution nouvelle a inscrit la parité. Et malgré cela, on refait campagne sur l’identité tunisienne et on veut ressusciter ce clivage alors que de les Tunisiens attendent un projet de développement, qu’on résolve le problème du chômage, de la précarité, des disparités entre les régions…“
Lire l’interview complète sur LeParisien.fr