M.Shanta Deverajan, économiste en chef pour la région MENA a présenté, vendredi, de Washington, une étude sur “le moyen-orient et l’Afrique du Nord:investir pendant la turbulence”.
Une visioconférence a été organisée cet après-midi au siège du bureau de la banque mondiale à Tunis, pour débattre de ce document qui analyse les perspectives économiques de la région.
Il en ressort que les pays du moyen-orient et de l’afrique du Nord ont enregistré un taux de croissance trés faible en 2012, d’environ 2,8%, soit la moitié du taux escompté. La décélération de la croissance s’est accompagnée d’une augmentation des déficits budgétaires et d’une diminution de l’investissement public.
Dans cette conjoncture, l’investissement direct étranger a chuté dans la région MENA, alors que dans les autres régions du monde, les IDE avaient repris après la crise. M. Deverajan a constaté qu’avec l’avènement du printemps arabe, l’augmentation de l’instabilité politique et économique a accru les risques pour les investisseurs. Des pays importateurs de pétrole comme la Tunisie et le Maroc sont aujourd’hui à la limite entre “le risque modéré” et le “risque élevé”.
Aujourd’hui, une relation négative est clairement établie, a t- il souligné, entre l’augmentation de l’instabilité politique et la diminution des IDE.
Il a été révélé, également, que “les IDE dans la Zone MENA ne sont pas orientés vers la création d’emplois puisque la moitié d’entre-eux, est destinée aux secteurs miniers et extractifs. Les entreprises multinationales ne sont pas pas dans les secteurs manufacturiers”. En conclusion, il a souligné l’importance pour les pays de la zone MENA de changer la composition des IDE, pour favoriser réellement la création d’emplois.
“En Tunisie, sous le régime de Ben Ali, la politique économique suivie n’a pas permis de créer des emplois et a impacté la compétitivité du pays. Elle à plutôt favorisé les membres de la famille du président déchu, notamment dans des secteurs tels que les télécommunications, le secteur bancaire, le transport” a indiqué l’économiste en chef de la BM.
La dynamique économique n’a pas été lancée en Tunisie, d’après lui, sous l’ancien régime, d’ou l’importance d’entreprendre une nouvelle politique économique créatrice d’emplois.
Il a cité l’exemple des subventions énergétiques qui profitent aux entreprises qui consomment intensivement de l’énergie. Ces dernières se basent plutôt sur le capital que sur la création d’emplois. L’économiste a, enfin, préconisé pour la Tunisie “la formation d’une coalition pour réaliser les réformes économiques”.