“Plus d’une dizaine de projets innovants dans des secteurs divers comme la biotechnologie, les TIC, la chimie, l’agriculture, la santé, les services, l’agroalimentaire et le textile seront créés dans le cadre du dispositif MOBIDOC (Mobilité des doctorants et des post- doctorants) lancé depuis 2012″, a indiqué, vendredi, Khaled Ghedira, directeur général de l’agence nationale de la promotion de la recherche scientifique (ANPR).
Dans une déclaration à l’agence TAP, en marge du séminaire organisé à Tunis sur la pérennisation du dispositif MOBIDOC, Ghedira a souligné l’importance de ce dispositif mis en place par l’ANPR dans le cadre du projet d’appui au système de recherche et d’innovation (PASRI) et qui permet aux doctorants et post- doctorants de bénéficier d’une bourse et d’effectuer des recherches appliquées dans des entreprises publiques ou privées.
“Grâce à MOBIDOC, les doctorants et post-doctorants peuvent soit être recrutés au sein des entreprises concernées soit créer leurs propres sociétés”, a-t-il dit. L’interlocuteur a précisé que MOBIDOC est financé par un don de l’Union Européenne d’une valeur de 3.8 millions d’euros sur un total de 12 millions d’euros alloués au projet PASRI.
“Le dispositif MOBIDOC vise, notamment, à renforcer les liens entre le milieu académique et de la recherche et les acteurs du milieu socio-économique en impliquant ces derniers dans des programmes de recherche collaborative doctorale et post-doctorale dans l’entreprise”, a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, il a noté que MOBIDOC a un impact réel sur l’entreprise qui pourra améliorer sa compétitivité, accroitre son innovation en ayant recours à des techniques de pointe et au recrutement des talents. “D’autre part, l’insertion professionnelle des jeunes chercheurs est facilitée grâce à l’acquisition d’une bi- culturalité recherchée: une expérience dans les contextes académiques et professionnels”, a-t-il signalé.
Intervenant à cette occasion, Louis Flamand, expert PASRI a indiqué que le projet MOBIDOC est actuellement à sa phase d’amorçage, soulignant l’importance de trouver des structures et des financements tunisiens qui permettent de se substituer au financement de l’Union Européenne afin de garantir la pérennisation de ce dispositif.
Il a fait savoir que depuis 2012 à ce jour, 168 conventions MOBIDOC ont été conclues entre l’ANPR, des entreprises opérant dans divers domaines, des institutions d’enseignement supérieur et de recherche et des doctorants et 75 avec des post-doctorants.
Flamand a souligné que la pérennisation passe par la mobilisation de nouvelles ressources et le renforcement des mesures notamment réglementaires et juridiques.
“Cette pérennisation nécessite, aussi, un statut de salarié pour le doctorant et le post-doctorant qui est l’une des clés de l’excellence du dispositif tant de point de vue académique que de point de vue économique”, a-t-il ajouté, faisant observer que l’objectif d’excellence exige la mobilisation de partenaires de qualité grâce, notamment, à un réseau pertinent et une sélection sévère par des experts reconnus.
Pour sa part, Néfissa Chakroun, experte PASRI a signalé que les ministères de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et de l’industrie ont appuyé ce dispositif et manifesté un grand intérêt pour l’inscrire dans leurs priorités afin de créer la ligne budgétaire nécessaire pour que l’Etat tunisien puisse le financer.