Le Syndicat national des journalistes tunisiens s’est dit “outré” par ce qu’il appelle “le discours choquant” prononcé, dimanche dernier, par “le candidat à l’élection présidentielle et président provisoire de la République, dans le cadre de sa campagne électorale” et dans lequel il avait qualifié la presse en général et la télévision nationale en particulier de “presse menteuse et corrompue, n’ayant pas qualité pour s’exprimer au nom des Tunisiens”.
Le SNJT a dénoncé, mardi, par communiqué, “l’hostilité que le président provisoire éprouve envers la presse et les journalistes”, critiquant “le ton d’invective qui expose les journalistes à divers risques”.
Le syndicat considère que “cette déclaration grave” est dans “le prolongement de la tentative de Marzouki et de son parti de faire plier la presse et de soumettre le service public de l’information”, ce que mettent en évidence, selon le communiqué, “les nominations décidées du temps du pouvoir de la Troïka”, ou le soutien apporté au sit-in de mars 2012 devant le bâtiment de la télévision nationale.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens a demandé au président provisoire de la République de “s’excuser de ses déclarations hostiles à l’endroit de la presse”, le tenant pour “responsable de la sécurité des journalistes et de tout ce qui pourrait découler de son discours vindicatif à leur égard”. Il a dit se réserver le droit de s’en remettre aux tribunaux “au nom de la sécurité et de la dignité de ses adhérents”.
Moncef Marzouki avait, rappelle-t-on, lancé, dans une allocution, lors d’une réunion avec les membres des coordinations régionales du Congrès pour la République (CPR) en vue de la campagne de l’élection présidentielle, tenue dimanche dans un hôtel à Hammamet:
“ça fait 30 années que je supporte votre télévision et je continue à la supporter”. “La presse menteuse et corrompue n’a pas qualité pour s’exprimer au nom des Tunisiens”, avait-il encore déclaré d’après une séquence vidéo qui circule sur les réseaux sociaux.