La journaliste du magazine français Marianne, Martine Gozlan, celle qui a interviewé en février dernier Abdelfattah Mourou, a réussi à prendre contact avec la première Femen tunisienne, Amina.
Dans son article intitulé «J’ai retrouvé Amina, la Femen tunisienne» et publié, hier mercredi 27 mars 2013, Martine Gozlan raconte comment elle a réussi enfin à s’approcher, d’Amina, portée disparue selon les Femen France.
En effet, une pétition est lancée sur le Net et une journée est décrétée pour la défense d’Amina.
Amina qui, selon une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, serait embarquée de force dans une voiture, par sa famille pour l’interner à l’hôpital psychiatrique.
Pour son interview avec la fille «la plus recherchée», la journaliste a contacté l’avocate d’Amina, Bochra Belhaj Hamida, la psychiatre et présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, Ahlem Belhadj, le photographe Zyed qui a réalisé les photos controversées et enfin la mère d’Amina.
Une fois arrivée au domicile de la jeune fille, la journaliste découvre un visage pâle d’Amina, entourée par sa famille.
Son oncle intervient «On ne veut pas qu’elle soit un corps. Notre famille appartient au monde arabe! Notre famille refuse qu’elle se déshabille! Chez nous, c’est l’esprit qui s’impose, ce n’est pas le corps!».
Puis vient le tour de sa mère qui déclare «Je veux protéger ma fille alors que chacun veut exploiter ses gestes. Loin de sa famille, elle est menacée. Par la drogue, par les influences, par les salafistes, par tout le monde».
La première Tunisienne à poster seins nus avec le message «Mon corps m’appartient et il n’est l’honneur de personne» raconte comment elle n’a pas pu joindre Inna, la militante ukrainienne et fondatrice du Femen. «Quand ils m’ont trouvée, je n’ai pas eu de problème avec ma mère ni ensuite avec mon père. Mais mon cousin, lui, m’a frappée devant le café pour m’emmener. Il a cassé la puce de mon téléphone…»
Sa famille et également sa tante -qui a publié une vidéo sur Youtube affirment qu’Amina est bien sous influence du Femen, victime d’une manipulation mentale.
«Nous considérons que son geste a été obtenu sous la contrainte, qu’elle est irresponsable. Nous allons attaquer en justice ceux qui l’ont amenée à ce geste. Le retour au lycée, ce sera après l’avis des médecins psychiatres», poursuit un de ses oncles. Information démentie par l’intéressé.
Suivie par des psychiatres et sans doute sous l’emprise de la drogue ou des antidépresseurs, Amina répète à la fin de l’interview : «Je veux revenir à la vie normale. Je veux étudier, téléphoner, me connecter à Internet».
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