L’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) a annoncé, vendredi, que six organisations tunisienne actives dans cinq gouvernorats ont choisi de rejoindre la campagne ” Ila Mata ? ” (Jusqu’à quand ?), lancée l’année dernière et qui a pour objectif de lutter contre l’impunité et la violence institutionnelle.
La directrice du bureau de l’organisation à Tunis Gabriel Reiter a indiqué lors d’une conférence de presse que 30 associations ont participé à l’appel d’offre et exprimé le souhait d’obtenir le soutien nécessaire leur permettant de contribuer à la lutte contre l’impunité, l’un des grands défis de la démocratie tunisienne.
Des bailleurs de fonds de l’UE et de l’agence suisse du développement et de la coopération internationale fourniront à travers l’OMCT des subventions à hauteur de 30 mille dinars pour chaque projet qui doit être exécutée durant une période allant de 8 à 12 mois, a-t-elle assuré.
Elle a formé le vœu que ela coopération entre l’OMCT et les bailleurs de fonds d’un côté et el’OMCT et les composantes de la société civile tunisienne se poursuivent.
Les associations choisies pour faire partie de la campagne ” Ila Mata ? ” lancée par l’OMCT ont ensuite présenté les grandes lignes de leurs projets respectifs.
Certains ont choisi l’encadrement des jeunes issus des quartiers populaires et l’organisation de débats entre eux et les responsables sécuritaires, outre l’encouragement de la presse citoyenne et le signalement des violences policières.
Mokhtar Trifi, vice-président de l’OMCT s’est dit confiant de la capacité de ces associations à changer la réalité imposée par la police, rappelant les mouvements sociaux qu’ont connus plusieurs régions durant les mois de janvier et février 2021.
Il a critiqué le laxiste de d’Exécutif face à la torture, un crime imprescriptible, contrairement aux autres forfaits.
Il a expliqué que la campagne ” Ila Mata ?” lancée par l’OMCT en collaboration avec des associations et plusieurs initiatives citoyennes a pour objectif d’approfondir la prise de conscience de la collectivité nationale sur l’impunité et la violence institutionnelle et associer les associations dans les régions intérieures et les quartiers marginalisés aux efforts de lutte contre cette question, en les dotant des ressources financières et logistiques nécessaires.
Dans une déclaration publiée à cette occasion, l’OMCT déplore les obstacles qui entravent le bon fonctionnement de la Justice en Tunisie.
Elle a notamment cité la lenteur des procédures, le manque de moyens et le manque de volonté des juges. L’organisation a également évoqué les difficultés provoquées par l’appareil judiciaires ainsi que les lois inadaptées à la nouvelle réalité dans le pays autant de facteurs qui expliquent qu’à ce jour aucun jugement n’a été rendu dans les affaires de torture.