Un grand nombre de magistrats et d’avocats ainsi que de représentants de la société civile se sont rassemblés, jeudi, à l’entrée du Tribunal de première instance à Ben Arous, à l’appel de l’Association des magistrats tunisiens qui a décrété une journée de colère dans tous les tribunaux du pays.
Ce mouvement intervient suite à l’incident survenu, lundi, au cours duquel des affiliés aux syndicats de la police avaient investi le tribunal en protestation contre la garde à vue de sécuritaires suspectés de maltraitance sur un détenu.
Les manifestants ont entonné l’hymne national, scandant des slogans pour la protection du service judiciaire, l’ouverture d’une enquête administrative sur cet incident et la création d’une police judiciaire chargée de la protection des tribunaux sous la tutelle du ministère public.
Dans une déclaration de presse, lors de ce sit-in, le bâtonnier Ameur Meherzi, a qualifié l’incident du tribunal de Ben Arous de comportement absurde qui augure d’une vraie menace sur tout le service judiciaire.
Le président de l’Association des magistrats tunisiens, Anas Hamadi, indique pour sa part que l’incident du Tribunal de Ben Arous a été précédé d’autres incidents similaires à Sousse, Gafsa, Jendouba et Tunis. Aucune sanction n’a été infligée à leurs auteurs, dit-il soulignant la nécessité de créer une structure chargée de la protection des tribunaux sous la tutelle du ministère public.
Dans une déclaration, jeudi, à l’agence TAP, le porte-parole du gouvernement, Iyed Dahmani, annonce l’ouverte d’une enquête par les services compétents pour faire la lumière sur les incidents survenus, lundi, dans l’enceinte du Tribunal de Ben Arous, réitérant l’engagement du gouvernement à protéger le service judiciaire et à garantir les conditions nécessaires à l’indépendance de la justice et à son impartialité.