Tout au long de l’histoire humaine, la guerre a toujours laissé ses traces et ses séquelles sur les populations aussi bien que sur les lieux. Auschwitz-Birkenau, en Pologne, se dresse comme un grand témoin d’un des épisodes les plus douloureux des atrocités et génocides humains sans précédent commis durant la seconde guerre mondiale.
Dans cet ancien camp de concentration et d’extermination nazi, plus de 1.1million de personnes ont trouvé la mort à partir de 1942 laissant planer, à jamais, le fantôme de la mort et de la haine gratuite entre les humains. Le musée qui y était construit vers 1947, faisant également office d’un centre éducatif et scientifique, est un lieu de mémoire qui draine annuellement des milliers de touristes.
Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, depuis déjà 1979, Auschwitz-Birkenau est visible dans l’exposition photographique intitulée “La Pologne, pays des sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco” dont le vernissage a eu lieu mardi soir à la salle de Sousse au Musée du Bardo à Tunis.
Organisée par l’ambassade de Pologne en Tunisie avec le concours du ministère des Affaires Culturelles, l’Institut National du Patrimoine (INP) et l’Agence de mise en valeur du Patrimoine et de la promotion Culturelle Amvppc), l’exposition qui se poursuit jusqu’au 10 décembre, a été inaugurée en présence notamment de Moncef Ben Moussa, directeur du musée du Bardo.
L’exposition illustre en images, le riche patrimoine culturel et naturel de ce pays de l’Europe de l’Est qui compte déjà 15 sites classés Patrimoine mondial de l’Unesco dont la vieille ville de Varsovie, celle de Cracovie, la ville médiévale de Torun et le Château de l’Ordre Teutonique de Malbork, la plus grande construction en brique au monde.
La forêt de Bialowieza, seul site naturel Polonais classé Patrimoine mondial de l’Unesco est un vaste ensemble forestier, abritant une diversité de 59 espèces mammifères, plus de 250 espèces d’oiseaux, 13 amphibies, 7 reptiles et plus de 120.000 espèces d’invertébrés.
La Pologne qui a su se remettre de la terreur de la guerre grâce à la forte implication des membres de la société civile et la communauté locale, est perçue par les experts de l’Unesco comme un modèle en matière de reconstruction du patrimoine. Grand témoin de cet engagement citoyen pour la restitution et la restauration de l’héritage national, est incontestablement la reconstruction de la ville historique de Varsovie.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Varsovie, Capitale de Pologne, a été une ville presque en ruine avec plus de 85 pc de son centre historique à l’architecture détruite.
Présente au vernissage, Katarzyna Piotrowska, spécialiste dans la protection du patrimoine et membre du Conseil national du Patrimoine en Pologne a évoqué une reconstruction qui a impliqué les efforts de “toute la communauté et d’un élan de solidarité à redessiner le paysage historique de cette ville afin d’assurer la continuité de son histoire et de son identité”.
D’après l’illustration accompagnant la photo de la vieille ville de Zamosc, construite en 1580, est écrit qu’elle “a abrité les nationalités les plus diverses et a offert une grande tolérance religieuse pour les inciter à y installer…”.
Il est pourtant utile de soulever la position de ce pays devant la crise des déplacés de guerres vers l’Europe. Car avec cette richesse culturelle d’un pays qui a tant souffert des atrocités de la guerre et du rejet de l’autre, la Pologne a souvent été pointé du doigt par l’UE- qui adopte depuis septembre 2015 un plan de répartition des réfugiés sur différents pays d’Europe – pour sa politique en matière d’accueil des demandeurs d’asile.
Refusant d’ouvrir ses frontières et d’accueillir les personnes bloquées en Grèce et en Italie, la Pologne fait partie du groupe de Visegrad “V4”, des pays qui ont coupé la route des Balkans devant les déplacés de guerres.
Indépendamment du contexte politique, l’expérience polonaise en la matière offre une lueur d’espoir à pouvoir suivre son modèle de reconstruction de ce qui a été altéré dans des pays comme la Syrie, l’Irak ou la Libye. En ces temps de guerres et de conflits armés, plusieurs sites dans différentes régions du monde et principalement dans la région arabe et maghrébine ont subi des dégâts énormes.