Plusieurs députés, hommes de loi et des penseurs ont été unanimes à estimer que la condamnation à mort des terroristes n’atténuera pas le phénomène du terrorisme.
Lors d’une table ronde organisée mardi, dans le cadre des travaux du colloque international sur “la peine de mort dans la guerre contre le terrorisme” tenu par l’institut arabe des droits de l’homme, ils ont fait valoir à cet égard que les voix ne se sont pas élevés en France, Belgique et Allemagne pour demande de revoir l’abolition de la peine de mort même si les terroristes qui y ont perpétré des attentats ne sont pas originaires de ces pays.
Pour Chokri Latif, président du collectif tunisien contre la peine de mort, le terrorisme est devenu un phénomène global, touchant non seulement les pays arabes et islamiques mais aussi les grandes capitales occidentales.
“Le phénomène du terrorisme est devenu un prétexte pour brimer les droits de l’homme et remettre en question la démocratie émergente dans certains pays arabes”, a-t-il ajouté. Il a estimé que “la peine capitale contre les terroristes est une récompense à leurs yeux, car ce dont ils aspirent c’est la mort”.
De son côté, Leila Hamrouni, membre de l’Assemblée des Représentants du Peuple et coordinatrice du réseau des parlementaires pour l’abolition de la peine de mort, a fait valoir que “l’Etat moderne doit protéger ses plus monstrueux et pires citoyens et la peine de mort n’est pas une solution pour atténuer le terrorisme”.
Le président de l’institut arabe des droits de l’homme, Abdelbasset Ben Hassan, a mis l’accent sur “la fragilité de la culture des droits de l’homme en Tunisie”.
“Si un crime terroriste se produit ou si un enfant est violé on ne peut guère établir un dialogue social sur l’abolition de la peine de mort”, a-t-il ajouté.
Il a estimé que “la peine de mort est l’aboutissement d’une philosophie de la sanction qui a évolué par rapport au moyen-âge”, affirmant que le terrorisme ne peut être affronté en recourant à “ces solutions de facilité”.
Plus réaliste, la députée Bochra Belhaj Hamida a relevé que “l’abolition de la peine de mort est impossible aujourd’hui en Tunisie, mais on peut limiter les verdicts de peine de mort ou décréter un moratoire ” dans l’exécution des peines capitales.