Le concert donné, lundi soir, à Dar Lasram, par la violoniste Yasmine Azaiez a redonné vie à ce lieu chargé d’histoire. Son jeu musical, son élégance, sa présence et sa spontanéité ont fait fusion avec la beauté de sa musique lors de cette nouvelle soirée ramadanesque de la 34ème édition du Festival de la médina de Tunis.
Accompagnée de quatre musiciens -à l’orgue, la guitare, la percussion et la contrebasse-, elle a joué huit morceaux dont certains font partie de son premier album qui sera lancé le 18 juin courant à l’espace culturel l’Agora à La Marsa. La violoniste a interprété certains de ses propres morceaux ainsi que des morceaux revisités d’artistes tunisiens.
La soirée a été un pur mélange entre l’esprit musical de la jeune violoniste et celui d’artistes disparus comme le compositeur américain Duke Ellington et les Tunisiens Hédi Jouini et Ridha Kallel. De ses propres créations, elle a joué et chanté “Bad mind”, “Bad habit “, “Introduction” et “Tounes ya ghalia”, une ode à la Patrie. La force de son jeu et sa totale fusion avec la musique au moment où elle est sur scène lui confèrent une attitude si singulière.
Séduisante et vivante, sa musique donne lieu à un mariage sonore coloré d’esthétisme et de poésie.
En version instrumentale, elle a excellé en interprétant “Samra ya samra” et “Taht el yasmina fellil” du chanteur Hedi Jouini. Un parfait mélange de sonorités entre jazz, blues et musique typiquement tunisienne. Ce métissage incarne avec brio la beauté de l’Orient et celle de l’Occident.
Pourtant ayant grandi à Londres, la jeune violoniste a su garder en elle ce lien fort avec ses origines. Ses études de musique dans le genre classique, jazz et musique du monde ne l’ont jamais fait éloigner de la Tunisie. A l’issue de son spectacle, elle a confié à l’agence TAP: “je me suis toujours trouvée attachée à mon pays, à mes racines…”.
De ce retour aux sources est née son idée de faire “un mélange entre musique tunisienne avec tout ce que j’ai acquis à l’étranger”, dit-elle en donnant un avant-goût de son premier album “Fusion”. La sortie de cet album sera sans doute un tournant décisif dans la carrière de la violoniste, diplômée des grandes écoles de musique londoniennes.
Le don d’écrire de la musique chez elle remonte à l’enfance, époque où elle avait commencé à écrire des mélodies. Tant d’années d’improvisation et de concerts un peu partout dans le monde et en Tunisie, seront couronnées par la sortie de son album qui comporte 9 morceaux joyeux et rebelles, car “ma musique reflète ma personnalité”, dit-elle.
Au milieu du bruit de la ville qui ne dort jamais, le concert de Yasmine Azaiez a eu l’effet d’un beau paysage sur les âmes en quête du calme et sérénité. Quand la poésie des mots et celle de l’instrument s’entremêlent, elles cèdent la place à l’art de manier l’archet sur son violon. Un savoir faire que seule une artiste au talent de Yasmine Azaiez est capable de faire ressurgir.