Le porte-parole du mouvement Ennahdha Zied Ladhari a nié tout lien entre son parti et l’ancien cadre sécuritaire Abdelkarim Labidi, suspect arrêté dans l’affaire de l’assassinat du député Mohamed Brahmi. Mohamed Brahmi, chef de file du « Courant populaire » et membre de l’Assemblée nationale constituante avait été assassiné le 25 juillet 2013 par balles devant son domicile à Tunis.
« Le mouvement n’a aucune relation avec quiconque appartenant au corps sécuritaire », s’est défendu le dirigeant d’Ennahdha dans une déclaration mercredi à l’agence TAP, d’autant, a-t-il soutenu, que la loi interdit que des partis comptent dans leurs rangs des sécuritaires comme elle interdit à ces derniers toute appartenance partisane. Il a précisé que ce dossier était désormais entre les mains de la justice.
Toute personne dont l’implication dans les affaires des assassinats sera prouvée devra assumer ses responsabilités, a-t-il dit.
Ladhari a estimé que le fait que le secrétaire général du Courant populaire et dirigeant du Front populaire (FP) Zouhaier Hamdi ait demandé au mouvement Ennahdha de clarifier sa relation avec Abdelkarim Labidi « n’est autre qu’une tentative visant à perturber l’étape et à diviser le pays, ce que le mouvement s’emploie à éviter à travers le consensus ».
Zouhaier Hamdi, avait exigé ce mercredi du mouvement Ennahdha, la vérité sur sa relation avec Abdelkarim Labidi, l’un des suspects dans l’affaire des assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, arrêté pour participation aux homicides, « moyennant un appui logistique au véritable assassin Aboubaker Al Hakim », selon lui.
Lors du rassemblement hebdomadaire du FP devant le ministère de l’Intérieur à Tunis, Hamdi avait appelé le mouvement à « fournir une position claire quant à sa relation avec le suspect Abdelkarim Labidi ».
Un mandat de dépôt avait été émis, vendredi 9 janvier, contre un ancien cadre sécuritaire du ministère de l’Intérieur, Abdelkarim Labidi, pour son éventuelle complicité dans l’assassinat de Mohamed Brahmi. Ce dernier avait occupé le poste de chef de la brigade de protection des avions à l’Aéroport de Tunis- Carthage.
Lors d’une conférence de presse donnée, le 18 décembre dernier, le membre du comité de défense du martyr Mohamed Brahmi, Omar Sadaoui, avait accusé des cadres sécuritaires de complicité dans l’assassinat de Brahmi. Sadaoui avait notamment indiqué qu’un cadre sécuritaire a même été accusé d’avoir servi de couverture pour les assassins de Brahmi et de les avoir aidé à louer une voiture et des maisons à Raoued (Ariana).