Une nouvelle édition a été ouverte, vendredi soir, à la salle Barcelo à Gammarth du festival Jazz à Carthage qui fête cette année son 13ème anniversaire, entamée par une soirée inaugurale assez différente des précédentes où un engouement timide a été constaté sur les lieux.
Après les longues files d’attente à l’entrée du Barcelo, les jazzophiles semblent avoir perdu de leur engouement pour ce festival qui d’habitude drainait des foules monstres, -notamment au concert d’ouverture-, à l’entrée de l’hôtel où il se tenait habituellement.
La soirée inaugurale, en deux parties, a été ouverte avec un artiste américain adopté par le Royaume Uni, Jalen N’Gonda dont l’univers musical embarque le spectateur dans les sonorités blues, ponctuées de sa voix soul.
Du Maryland à Liverpool, ce jeune artiste dont le parcours artistique, entamé dès ses 11 ans, puisait ses sonorités dans le riche patrimoine musical américain, entre Jazz, Hip Hop et Soul. La capitale anglaise a été le point de départ pour ce chanteur-guitariste où il a été sacré l’un des artistes les plus prometteurs pour l’année 2015, par l’académie du “Liverpool International Music Festival ” (LIMF).
En seconde partie de la soirée, place aux sonorités originelles du Continent noir avec une prestation du duo malien “Amadou & Myriam”, un couple, de malvoyants, venu du Mali dont les chansons ont semé une ambiance chaleureuse dans la salle du Barcelo.
Se produisant sur scène, depuis plus de trois décennies, “Le couple aveugle du Mali”, comme on le surnomme, présente un genre musical qui offre une variété sonore et des thèmes en lien avec l’Afrique profonde.
Natif de Bamako, le couple marié depuis les années 80, s’est d’abord installé à Abidjan (Côté d’Ivoire) pour enchaiîner avec les tournées sur plusieurs pays du Continent. La rencontre avec le chanteur américain Stevie Wonder, a ouvert au couple la voie pour se faire connaitre, en France notamment, pays ayant favorisé son ascension et de gagner en notoriété.
Malgré une édition sous le signe de “back to the roots”, pour un retour aux sonorités Jazz pop, soul et R & B, ayant toujours fait la particularité de ce festival, la programmation du 13ème épisode de Jazz à Carthage, prévu du 6 au 15 avril, a tendance de plutôt miser sur la présence de certains artistes peu connus ou/et en dehors de cet univers musical très attendu par les Jazzophiles.
Côté communication avec les médias, Jazz à Carthage 2018 semble adopter une stratégie qui ne tient pas beaucoup compte du travail de certains médias nationaux, privés de leur badge d’entrée aux différents spectacles du festival. Une nouvelle stratégie qui semble privilégier le travail “des médias partenaires” et étrangers, ayant leur badges affichés, -a-t-on constaté, hier soir.
L’agence TAP s’est vue remettre des tickets d’entrée pour, uniquement, les soirées qui feront, à priori, objet de couverture. Qu’il émane d’une véritable stratégie de com ou bien d’une volonté à limiter la présence des médias, ce choix ne tient pas compte de l’importance du badge qui constitue un simple outil de travail, mais indispensable pour le journaliste lui permettant de travailler et de se faire distinguer auprès des artistes invités.
Jazz à Carthage se tient avec le soutien du ministère des Affaires Culturelles et celui du Tourisme et de l’artisanat. Des sponsors privés et publics ainsi que des partenaires européens, dont des ambassades et centres culturels basé à Tunis (Royaume-Uni, Autriche, Suisse, France, Espagne et Italie) y sont également associés.