Le président de l’Instance nationale tunisienne de lutte contre la corruption ( INLUCC), Chawki Tabib a révélé, mardi, qu’environ 60% des dénonciateurs de corruption sont des hommes, estimant, que ce constat “n’est pas vraiment surprenant”, dans la mesure où la femme tunisienne demeure encore soumise à un “modèle social patriarcal” qui l’empêche de dénoncer ces abus, notamment ceux liés à l’extorsion de faveurs sexuelles”
En dépit des acquis importants qu’elle a réalisés, la femme tunisienne est classée encore parmi les catégories faibles, ce qui la rend dans l’incapacité de signaler les cas de corruption dont les abus de pouvoir à des fins d’exploitation sexuelle, a indiqué à la TAP, Tabib, en marge d’un atelier, tenu à Gammarth, sur le thème “Nouvelles normes d’intégrité et de responsabilité: Incorporer le genre dans le discours et la réponse de lutte contre la corruption”.
Il a, dans ce contexte, appelé à accélérer l’adoption du projet de loi relatif à la protection des dénonciateurs et des témoins dans les affaires de corruption et à lutter contre la culture de l’impunité.
Tabib a, par ailleurs, fait savoir que l’instance est sur le point de mettre en place une base de données de lutte contre la corruption, qui permettra de réunir les informations relatives aux plaintes et signalements reçues et de créer un centre d’études qui aura pour mission de réaliser des recherches sur toutes les formes de corruption dont celle impliquant une exploitation sexuelle.
Organisée à initiative de l’INLUCC avec le concours de l’institut tchèque ” CEELI” et de l’Association Internationale des Femmes Juges, cet atelier qui réunit des professionnels des secteurs tunisiens de la justice et de la lutte contre la corruption, met l’accent sur les abus de pouvoir à des fins d’exploitation sexuelle exercés sur les femmes.
Les participants à cet atelier qui se poursuit jusqu’à demain mardi, discuteront des mesures à même de renforcer l’efficacité de la réponse à la lutte contre la corruption de la Tunisie.