Il y a une année, un jeune homme arborant la tenue d’un vacancier, a ouvert le feu sur la plage de Sousse tuant 38 personnes et faisant 39 blessés. Parmi les victimes se trouve trente (30) britanniques (le plus lourd bilan), trois Irlandais, deux allemands, un Belge, un Portugais et un Russe.
L’attentat terroriste a été perpétré, le 26 juin 2015, coïncidant avec le 9ème jour de Ramadan à l’hôtel Impérial Marhaba dans la zone touristique d’El-Kantaoui et n’a pris fin qu’après la mort de l’assaillant abattu par les forces de l’ordre prés de l’hôtel.
Cet attentat survenait trois mois seulement après celui de Bardo (18 mars 2015) qui a fait 24 victimes dont 21 touristes. Il a été commis en même temps que deux autres attentats menés en France (Saint-Quentain-Fallavier) et au Koweit (dans une mosquée chiite) outre des attaques en Syrie et en Somalie, deux pays en guerre civile.
Le secteur touristique tunisien a été ainsi pleinement visé par le groupe de l’Etat islamique qui a revendiqué les deux attentats ( le Bardo et Sousse). Les images des cadavres couverts de draps blancs et des traces de sang sur le sable fin de la plage et prés de la piscine de l’hôtel transmises en boucle par les chaînes de télévision, ont porté le coup de grâce à un secteur déjà ébranlé par la première attaque .
Un an après, le tourisme tunisien qui représente environ 7% du PIB, peine toujours à se relever. Entre 2015 et 2016 (Janvier-Mai), les recettes en devises ont chuté de 44,6%, à 556,2 millions de dinars, d’après les dernières statistiques du ministère du Tourisme. La chute des recettes est encore plus brutale en comparaison avec 2010, touchant quasiment la moitié des revenus (-48,1%).
Pour les 5 premiers mois de 2016, les entrées des non-résidents n’a pas dépassé 1, 190 million de personnes (-24,2%), alors que les entrées européennes ont été de seulement 301,3 mille touristes, en repli de 47,8%.
Le marché britannique (dont les clients étaient les principales victimes de l’attaque de Sousse), accuse une baisse de 94,3%, avec l’entrée de 8 118 touristes seulement. L’impact de l’attaque terroriste ne s’est pas limitée au secteur touristique, c’est toute l’économie tunisienne qui en a souffert.
Son coût a été estimé à 515 millions de dinars par la ministre du Tourisme Salma Rekik, soit l’équivalent de 1,1% du PIB. Même la chute du dinar, est due en partie à la dégradation de la situation touristique dans le pays. Le 10 juin 2016, un euro étant échangé contre 2,436 dinars et un dollar contre 2,1399 dinars. Il s’agit des niveaux de baisse record du dinar par rapport aux grandes devises internationales.
Le dinar tunisien était échangé, à la même période de 2015, à 1,903 dinar pour le dollar et à 2,136 dinars pour l’euro. Ainsi, la baisse entre les deux périodes précitées s’est établie à environ 14,04% contre l’euro et 12,24% contre le dollar.
Même si plusieurs facteurs expliquent cette chute, dont la hausse des importations et le changement d’attitude des autorités monétaires, la baisse des rentrées en devises apportées, notamment, par le tourisme demeure l’une des principales causes.