« La Tunisie émerge aujourd’hui comme un modèle de pluralisme et de tolérance dans la région », a estimé, lundi, à Tunis le président du Parlement européen, Martin Schulz.
« Le prix Nobel de la paix pour l’année 2015 accordé au Quartet parrain du dialogue vient couronner le parcours exceptionnel du peuple tunisien qui faisant preuve d’un courage exemplaire, a, dans un sursaut national fort et digne, rejeté la division et manifesté son attachement à sauvegarder les idéaux de la révolution », a ajouté Schulz.
Le président du Parlement européen qui s’exprimait, lundi après midi, devant l’Assemblée des représentant du peuple (ARP) et un grand nombre d’ambassadeurs de pays européens en Tunisie, a estimé que « cette exception n’a rien du hasard ».
Et d’expliquer : « en tant que premier pays dans le monde arabo-musulman à avoir adopté une Constitution en 1861 et un Code du statut personnel en 1956, encore inégalé à ce jour dans la région, la Tunisie est parvenue à se doter d’une Constitution qui n’a rien à envier à celles des grandes démocraties ».
Désormais, a-t-il indiqué, c’est en étant forts des acquis démocratiques inscrits dans la nouvelle Constitution, que les députés tunisiens sont appelés à légiférer pour mettre en œuvre les nouvelles dispositions constitutionnelles en matière de respect des libertés individuelles et de réformes judiciaires et territoriales.
Le rôle du Parlement tunisien est d’autant plus déterminant qu’il intervient dans une phase économique délicate, a estimé Schulz, faisant remarquer que la Tunisie peut toujours compter sur le soutien de l’Union européenne (UE) avec qui elle vient de fêter 40 ans de relations communes et se disant rassuré quant à la constance de ce soutien européen.
Par ailleurs, le responsable européen a estimé que les liens tissés de longues dates entre les deux institutions parlementaires tunisienne et européenne, prendront un nouvel élan, le 18 février prochain avec le lancement officiel des premiers travaux de la Commission parlementaire mixte.
Dans le cadre d’un projet de jumelage entre les deux institutions parlementaires, le Parlement européen est, disposé à appuyer l’ARP à travers le renforcement de ses capacités à légiférer, selon son président. Sur un plan plus large, l’UE est, dans l’optique d’un rapprochement plus intégré et privilégié, disposée à ouvrir son programme communautaire à la Tunisie ainsi que les négociations sur les zones de libre échange et ce, en dépit de certaines réticences.
Le président du Parlement européen a, en outre, dit compatir et partager la colère des tunisiens face aux récentes attaques terroristes perpétrées dans des hauts lieux de la culture et du tourisme, et contre leurs auteurs qui, a-t-il estimé, « pervertissent l’image de l’islam et le message éclairé de la Zitouna ».
« Le terrorisme jihadiste est un phénomène global, mais gardons nous des fausses réponses car il serait dangereux de tomber dans le piège du tout sécuritaire », a lancé Schulz. Selon lui, la réponse sécuritaire « ne peut être efficace qu’à la seule condition d’être respectueuse des droits humains et s’inscrire dans une coopération adéquate régionale et à long terme ».