La commission régionale de suivi de la situation des réfugiés au sud tunisien a décidé l’accélération de la fermeture du camp des réfugiés de Choucha à Ben Guerdane qui, en principe, aurait dû être fermé, officiellement, depuis le mois de juin 2013, avec l’évacuation progressive de tous ses résidents, surtout ceux qui ne sont pas autorisés par la loi à y résider et qui ne sont pas sous la protection du Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR).
Au cours d’une réunion, vendredi, au siège du gouvernorat de Médenine, la commission a, en outre, décidé de réduire, progressivement, la surface du camp exploitée, afin de démarrer son réaménagement pour un coût global de 100 mille dinars fournis par le HCR, selon le responsable du bureau du HCR à Médenine.
Elle a, d’autre part, annoncé, dans une déclaration à la correspondante de l’agence TAP à Médenine, que le HCR est revenu sur sa décision de fermer son bureau à Zarzis et que la décision de la fermeture a été reportée au mois de juin de cette année, afin de terminer sa mission dans l’encadrement des réfugiés que le Haut commissariat a reconnu comme tel et aider la région à traiter le dossier des réfugiés. La responsable onusienne a, aussi, indiqué que le HCR uvre pour l’encadrement des réfugiés reconnus comme tel, qu’il leur fournit tous leurs besoins matériels et qu’il va poursuivre ses efforts pour convaincre ceux qui sont restés dans le camp de s’intégrer dans la société locale, grâce aux incitations qui leur seront consenties.
De son côté, la présidente du bureau de coopération suisse à Médenine a indiqué que le bureau a décidé d’aider des résidents du camp de Choucha qui n’ont pas obtenu le statut de réfugiés et qui ne bénéficient pas du droit de séjour, en leur consacrant la somme de 80 mille euros pour les aider dans leur nourriture, leur logement, leur santé et leur emploi. Elle a ajouté, à ce propos, qu’un programme pilote leur a été réservé et qui va démarrer avec un groupe de 50 à 60 réfugiés, avec priorité pour les femmes et les enfants, et la possibilité de l’élargir pour inclure un plus grand nombre, si l’expérience réussit.
Pour sa part, le gouverneur de Médenine, Hamdi Mayara, a expliqué que “l’évacuation du camp de Choucha est nécessaire, afin de l’aménager en vue de créer la zone libre d’échanges commerciaux, tout en accordant aux résidents un délai permettant à ceux qui ont obtenu du HCR le statut de réfugié de s’intégrer dans la société locale, alors que les résidents illégaux doivent retourner dans leurs pays, par l’intermédiaire de l’organisation internationale pour la migration, ou faire l’objet de procédures judiciaires”.
Il a ajouté que ces propositions seront transmises, avant toute décision, aux ministères concernés, en particulier ceux de l’Intérieur et des Affaires sociales, en vue de les démarrer, après une visite au camp pour convaincre les résidents, puis ôter les tentes qui ne sont pas exploitées, réduire la surface du camp, pour le démanteler, définitivement, par la suite.
Dans ce sens, Dr Mongi Slim, président de la section du Croissant rouge tunisien (CRT), a considéré que la situation humanitaire d’environ 350 résidents d’une manière illégale, dans le camp de Choucha, à Médenine et à Zarzis, “exige une intervention d’urgence du gouvernement tunisien, soit pour leur accorder une carte de séjour provisoire qui leur permet de travailler et de se déplacer, surtout qu’ils peuvent fournir une main d’uvre dans le bâtiment où un manque flagrant est constaté dans la région, soit en faisant le nécessaire pour convaincre la communauté internationale de les aider”.
Des parties sécuritaires et militaires participant à la réunion de la commission régionale pour le suivi de la situation des réfugiés ont mis l’accent sur la nécessité de régler ce dossier, en raison du danger que peut créer la présence d’une importante catégorie de résidents d’une manière illégale.