Le blogueur Hakim Ghanmi comparaîtra, mercredi, devant le tribunal militaire permanent de première instance de Sfax, pour avoir violemment critiqué, dans un article publié, le 10 avril dernier, sur le site « Pages tunisiennes » le traitement de l’administration de l’hôpital militaire de Gabès avec une patiente.
Selon l’article 91 du code de la justice militaire, de l’article 86 du code des télécommunications et de l’article 128 du code pénal, le blogueur est accusé d’avoir porté « atteinte à la dignité de l’armée nationale », nui, sciemment, à un tiers, à travers les réseaux publics de télécommunication », et « imputé à un fonctionnaire public des faits illégaux en rapport avec ses fonctions sans en établir la véracité ».
« La comparution du bloggeur devant la justice militaire constitue, à plusieurs égards, une violation de la liberté de la presse », souligne la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH), dans un communiqué, dénonçant, à ce propos, « certains institutions ou responsables qui se croient au-dessus de toute critique ».
Il s’agit là, estime la LTDH, d’une instrumentalisation de la justice militaire pour museler la liberté de la presse ». Le procureur de la République près le tribunal militaire permanent de première instance de Sfax, le colonel Ahmed Jebal a nié que la comparution de Hakim Ghanmi devant la justice militaire ait pour dessein d’imposer des restrictions sur les journalistes, précisant que la réaction du blogueur est strictement personnelle, dès lors que la patiente en question est son épouse. Le jugement de Hakim Ghanmi va bénéficier d’un procès équitable conformément aux garanties conférées aux justiciables.