Nominations au ministère des Affaires étrangères : «Vents d’ouest, vents du Golfe»

«Ce mouvement diplomatique brade les compétences affirmées et confirmées. La Tunisie post révolution présente les mêmes stigmates que celles vécus lors d’un passé honnis» déplore notre source qui dénonce: «Cette situation vécue au sein du ministère des Affaires étrangères est à l’image de la léthargie générale qui sévit au sein de la nouvelle classe politique issue des dernières élections et corrobore à plus d’un titre le fait que les nominations obéissent fort probablement à un agenda politique électoraliste…Ces nominations que d’aucuns pourraient juger gratifiantes se résument en une seule formule, à savoir la distribution de bonbons dans un hôpital de diabétiques ».

Les derniers nommés seraient-ils des personnes qui ont sacrifié leur morale, leur âme et leur foi sur l’autel de l’opportunisme?

Les compétences du MAE auraient-elles déjà cédé au confort momentané oubliant que Ben Ali a été « dégagé » au bout de 23 ans?

Les seules réponses convaincantes aux Tunisiens préoccupés par la confusion dans laquelle baignent les départements les plus importants de l’Etat seraient peut être la publication des CV des élus. Les raisons qui ont mené à leurs choix pourraient aussi bien être leurs compétences, quoiqu’on dise «les mauvaises langues».

Elles pourraient tout autant être leurs convictions plutôt proches des centres du pouvoir dans notre pays… Alors, Monsieur le ministre des Affaires étrangères, pourriez-vous nous expliquer les raisons qui vous ont incité à choisir MM respectivement en tant qu’ambassadeurs, consul général et consul: Sabri Bastobgi (ambassadeur au Brésil), Tarek Amri (ambassadeur à Pékin, ex conseiller à Washington), Hatem Boujemaa (ambassadeur en Turquie), Chaffik Hajji (ambassadeur au Maroc), Mokhtar Chaouachi (ambassadeur aux USA), Ghazi Ben Salah (ambassadeur au Nigéria), Afifa Mallah (ambassadrice en Jordanie) et Hafedh Ben Romdhane (consul général à Nice en France), plutôt que d’autres?

Pour la petite histoire, Radhouane Masmoudi, Président du Centre d'études sur l'Islam et la Démocratie, n'a pas cessé de clamer qu'il était qualifié pour le poste d’ambassadeur à Washington. Il a même déclaré à Soufiane Ben Farhat lors d’une interview accordée à la chaine Attounissia, être prêt à sacrifier sa nationalité américaine «pour servir son pays» qu’il n’a d’ailleurs pas cessé de servir depuis 20 ans… Le malheur est que certaines sources prétendent que l'administration américaine aurait signifié au gouvernement tunisien qu'elle n'acceptera pas de nominations politiques. Le fait que ce soit Mokhtar Chaouachi qui soit désigné aux States, plutôt que Radhouan Masmoudi est-il une reconnaissance du rôle politique de ce dernier?

Amel Belhadj Ali

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