Le viol de 41 enfants tunisiens par un français remonte à la période allant de 2002 à 2011 avec l’aide d’un complice tunisien encore en cavale, a annoncé Omar Mansour, ministre de la justice.
Lors d’une séance d’audition des ministres de la justice et de la femme, de la famille et de l’enfance et d’un représentant du ministère des affaires étrangères tenue vendredi avec la commission de la femme, de la famille et de l’enfance relevant de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mansour a affirmé que ces informations ont été fournies par le bureau fédéral d’enquête (Federal bureau of investigation FBI) à la justice française.
Les autorités françaises avaient entamé les investigations depuis 2012 et ont adressé à la justice tunisienne une commission rogatoire internationale datant du 10 novembre 2014, a-t-il révélé.
D’après le ministre de la justice, une enquête a été ouverte lundi dernier, faisant remarquer les investigations n’ont pas encore abouti à identifier le tunisien soupçonné de complicité dans cette affaire.
De son côté, Samira Merai, ministre de la femme, de la famille et de l’enfance a fait savoir que la délégation à la protection de l’enfance de Tunisie n’a reçu aucun signalement durant la période (2002/2011), appelant les enfants victimes à présenter leurs témoignages sous couvert de l’anonymat afin de leur offrir l’assistance psychologique nécessaire et démanteler les réseaux criminels.
Pour sa part, Fayçal Ben Mustapha, représentant du ministère des affaires étrangères a qualifié cette affaire ” d’affaire d’opinion publique “, précisant que l’ambassade de Tunisie en France poursuit le procès du français condamné à 16 ans de réclusion criminelle par une cour d’assises française.
Prenant la parole, les députés ont, tour à tour, dénoncé le retard de la justice tunisienne dans le traitement de cette affaire, appelant à l’organisation de campagnes de sensibilisation, de manifestations culturelles et de séances de débat dans les régions afin de lutter contre l’agression sexuelle des enfants .
La députée, Leila Chetaoui a dénoncé le déficit de coopération entre les différents ministères concernés.
Pour sa part, la députée Yamina Zoghlami a appelé le chef du gouvernement à tenir un conseil ministériel consacré à ce dossier.
Cette agression commise pendant une période de 9 ans à l’encontre d’enfants tunisiens s’inscrit dans le cadre du crime organisé, a affirmé Meherzia Labidi, députée.