La loi tunisienne sur la corruption ne cadre pas avec les recommandations de la Convention des Nations unies contre la corruption de 2003 (ratifiée par la Tunisie en 2008), relatives à la protection des dénonciateurs et des témoins de blanchiment d’argent ou de corruption financière, relève “I Watch”.
Dans un rapport sur le degré de conformité des lois tunisiennes avec la convention de l’ONU présenté lors d’une conférence de presse, vendredi, à Tunis, l’organisation non gouvernementale souligne l’impératif d’assurer la protection légale des dénonciateurs, d’intégrer dans les textes juridiques tous les crimes listés par la Convention de l’ONU pour la lutte contre la corruption et d’imposer des sanctions pénales.
Achraf Aouadi, président d’I Watch, a précisé, lors de cette conférence de presse, que le rapport a été axé sur la question de la corruption et du détournement de fonds punis par la loi relative à la fonction publique, ainsi que la corruption financière, le blanchiment d’argent et la protection des témoins et des dénonciateurs. Aouadi a, dans ce sens, souligné la nécessité d’imposer des “peines plus sévères” pour aller dans le sens des recommandations de la convention de l’ONU.
Quant à l’annulation de la 16ème Conférence internationale sur la lutte contre la corruption qui aurait du se tenir à Tunis du 21 au 24 octobre dernier, le président d’I Watch a imputé la responsabilité de cette annulation au gouvernement de Mehdi Jomaa, ajoutant que des lobbies sont derrière cette décision.
Il a souligné l’absence de volonté politique du gouvernement Jomaa quant à l’ouverture des dossiers de corruption. Par ailleurs, Aouadi a indiqué que les raisons de l’annulation du congrès avancées par le secrétaire d’Etat à la gouvernance, Anouar Ben Khelifa, “ne sont pas valables”, niant la réception par I Watch d’une somme d’argent pour participer à l’organisation de cette conférence.
Le secrétaire d’Etat avait indiqué, jeudi, dans une déclaration de presse que l’annulation par le gouvernement de l’organisation en Tunisie de cette conférence est, principalement, due aux dépenses “excessives” imposées, à cet effet, par International Transparency (IT). Ces dépenses sont estimées à 4,5 millions d’euros (11 millions de dinars) dont 0,8 million d’euros (environ 2 millions de dinars) avaient été déjà versés à l’organisation I Watch, selon Ben Khelifa.