“Il n’y a aucune raison d’avoir peur du SIDA”, a souligné, mardi, Mohamed Ridha Kamoun, président de l’association tunisienne de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et le sida (ATL MST SIDA).
Lors d’un atelier de plaidoyer auprès des professionnels des médias sur le thème “Ensemble pour réduire la discrimination des personnes vivant avec le VIH” (PVVIH), Pr. Kamoun a souligné que la peur du sida est injustifiée étant donné que c’est une maladie chronique et non pas mortelle et elle est comportementale et non pas environnementale.
“Aujourd’hui le traitement est disponible et gratuit tout comme le dépistage qui s’effectue de façon anonyme”, a-t-il dit, faisant observer que la peur, due à l’ignorance du virus, et le non dépistage qui peuvent, en revanche, mener vers la stigmatisation et la discrimination.
Selon une étude, le sida est apparu à Kinshasa dans les années 20
Atelier de validation du Plan Stratégique National de la riposte aux IST/VIH Sida
Journée mondiale de lutte contre le sida
“Si le traitement a évolué, la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH n’a pas diminué”, a-t-il regretté. Dans ce contexte, il a mis l’accent sur l’importance du rôle des médias dans le changement des mentalités et la sensibilisation de la société à l’importance du dépistage et de la prévention dans la lutte contre le SIDA.
“Les personnes vivant avec le VIH ont le droit d’avoir une vie normale”, a-t-il ajouté. Pour sa part, Oussama Bouagila, chargé de la clinique juridique au sein de l’ATL MST SIDA a fait savoir que l’association vient de créer une nouvelle structure baptisée “la clinique juridique” qui entrera en service dans les prochains jours à l’occasion de la journée mondiale des droits de l’homme. Il a expliqué que la création de cette nouvelle structure vise à garantir une assistance juridique aux personnes vivant avec le VIH.
L’objectif étant de garantir à ces personnes une assistance totale (médicale, sociale, économique et juridique) en vue de favoriser leur intégration dans la société et d’améliorer leur qualité de vie. Bouagila a indiqué que l’ATL MST SIDA organisera, également, des ateliers de formation au profit du personnel médical, pénitentiaire et judiciaire pour inciter les prestataires de services à changer de comportement au profit des personnes vivant avec le VIH et ne plus les stigmatiser ou les discriminer.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Aymen, la trentaine, nous a révélé que toute sa vie a basculé quand il a su qu’il est porteur du VIH.
“Mon employeur m’a licencié, j’ai perdu beaucoup d’amis, ma famille et surtout ma mère souffre à cause de moi et personnellement je suis épuisé”, a-t-il dit avec amertume, ajoutant que son seul souhait est d’avoir un emploi ou une source de revenu pour pouvoir vivre dignement.