« La France est prête à travailler avec tous les représentants du peuple tunisien ( ) la France sait qu’islam et démocratie sont compatibles », a affirmé, vendredi, le président français François Hollande. « Etroitement liées par leur histoire mais aussi par leur présent, la France et la Tunisie ont besoin l’une de l’autre » a-t-il ajouté.
S’adressant aux élus de l’Assemblée nationale constituante, réunis en plénière extraordinaire, Hollande a indiqué que sa visite reflète une volonté de refonder la relation entre la France et la Tunisie.
« Refonder notre relation, c’est d’abord assumer la vérité ( ) je promets, au nom de la France, à la veuve de Farhat Hached, à son fils et aux représentants de l’UGTT d’oeuvrer à rechercher et à faire toute la lumière sur son assassinat en 1952 », a-t-il relevé, rappelant avoir donné ses instructions pour que toutes les archives françaises relatives à ce dossier soient rendues publiques, et qu’une place au cur de la capitale porte le nom de Farhat Hached.
Hollande a également saisi l’occasion pour rendre un hommage posthume à Chokri Belaid, qu’il a qualifié d’« homme de conviction », formant le vu que toute la lumière soit faite sur son assassinat. « Avec la révolution du 14 janvier 2011, la Tunisie a montré l’exemple et se voit, aujourd’hui, investie de la responsabilité de réussir son processus de transition », a souligné le présidant français, rendant hommage, à cet égard, à Mohamed Bouazizi qui, par son geste, a changé l’histoire de la Tunisie et donné lieu au printemps arabe. « La France est confiante dans la capacité de la Tunisie à construire un avenir, un développement et une démocratie », a-t- il précisé, réitérant l’engagement de son pays à coopérer avec la Tunisie dans tous les secteurs.
« Tout ce qui a été volé et mal-acquis par le régime déchu vous sera rendu » a affirmé Hollande en allusion aux avoirs tunisiens spoliés et placés à l’étranger. Il a rappelé que la France est le premier bailleur de fonds en matière d’aide au développement public en Tunisie et continuera à mobiliser les pays du partenariat de Deauville et l’ensemble des pays de l’Union européenne pour soutenir le processus de développement en Tunisie. « Les engagements de la France envers la Tunisie s’élèvent à plus d’un milliard et demi par an.
Pour 2013 et 2014, nos allons augmenter ces fonds de 500 millions d’euros », a-t-il indiqué, projetant la conversion d’une partie des dettes tunisiennes en des projets d’investissement dans le pays. Hollande s’est dit également en faveur de la facilitation de la mobilité entre les deux pays et le renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines de la culture, de la recherche, de l’échange universitaire, de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme.
« Vive l’amitié entre la France et la Tunisie », a conclu Hollande sous de longs applaudissements. Auparavant, le président de l’Assemblée nationale constituante Mustapha Ben Jaafar avait prononcé une allocution dans laquelle il a passé en revue les pas franchis par la Tunisie sur la voie de la transition démocratique, de la rédaction de la Constitution et de l’organisation des prochaines élections.
Il a également évoqué les défis auxquels fait face la Tunisie aux plans sécuritaire, politique, culturel et social. D’autre part, Ben Jaafar a plaidé en faveur de l’établissement de nouvelles relations tuniso-françaises qui soient fondées sur l’égalité, le co-développement et le progrès mutuel, loin de tout sentiment de crainte et d’appréhension. Ont assisté à cette plénière extraordinaire à l’ANC, les membres du gouvernement, les constituants, des représentants de la société civile, des représentants de missions diplomatiques en Tunisie, des personnalités nationales ainsi que la délégation accompagnant le président français.