Qui en consomme ?
Après s’être stabilisée en Europe jusqu’au milieu des années 2000, la consommation de cannabis semble repartir à la hausse dans plusieurs pays européens, dont la France.
Par ailleurs, le cannabis, dont l’usage est répandu chez les jeunes, reste le produit illicite le plus consommé dans le monde.
Mais tous les jeunes ne sont pas égaux face à la consommation de cannabis : certains traits de caractère (faible estime de soi, recherche de sensations fortes) ou des antécédents familiaux de toxicomanie sont souvent associés à un risque accru de consommation problématique de cannabis. En France, cela concernerait jusqu’à 8% des jeunes de 16 ans.
Selon une enquête menée dans 36 pays européens d’avril à juin 2011 auprès des adolescents de 16 ans, la France se situe au 1er rang sur 36 pour la consommation de cannabis. En très nette hausse par rapport à 2007, leur consommation est la plus élevée d’Europe : en 2011, ils sont 24% à déclarer en avoir fumé dans les 30 derniers jours (contre 15% en 2007). A titre de comparaison, la République Tchèque arrive seconde avec 15% de jeunes consommateurs, la moyenne européenne s’établissant à 7%. On notera toutefois que selon une autre étude réalisée en France en 2011, 22% des jeunes déclarent avoir fumé du cannabis au moins une fois au cours du dernier mois (contre 32% en 2003) et 6,5% au moins 10 fois par mois (contre 12% en 2003).
Par ailleurs, une enquête internationale, menée sur plusieurs continents et auprès de plus de 9000 élèves de 11 à 15 ans pour le volet français, montre que l’expérimentation (avoir au moins consommé une fois le produit) reste rare entre 11 et 13 ans mais progresse fortement entre 13 et 15 ans : en France, 4% des élèves de 5ème déclarent avoir fumé un premier joint, 11% des élèves de 4ème, 24% des élèves de 3ème et 35% des élèves de seconde (31% des filles, 39% des garçons).
Quels risques pour les consommateurs ?
Des travaux de recherche ont mis en évidence des effets directs du cannabis sur l’attention, la mémoire, la concentration et la motivation. On peut donc s’attendre à une baisse des performances scolaires mais les études sur le sujet sont encore controversées. Dernière en date, une étude menée sur une cohorte de 6000 jeunes néo zélandais et australiens indique que les taux de réussite scolaire sont plus élevés pour ceux qui n’ont pas consommé de cannabis avant l’âge de 18 ans et plus faibles pour ceux qui ont fait l’expérience du cannabis avant l’âge de 15 ans.
De même qu’un verre de vin ou une cigarette ne rendent pas alcoolique ou fumeur, un adolescent qui consomme un joint de cannabis n’est pas un toxicomane. En revanche, les consommations problématiques sont généralement l’expression d’un malaise passager ou de difficultés plus profondes et il est important de les repérer.
Source: Communiqué
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