La présidente de l’Ordre des architectes de Tunisie, l’ingénieure Leila Ben Jeddou, a déclaré dans une interview à Mosaïque FM le mercredi 13 mars 2024, que depuis l’adoption de la loi générale de 1995 sur l’octroi de permis de construire pour des surfaces inférieures à 80 mètres carrés sans recours à un architecte pour la construction d’une maison individuelle ou une extension de moins de 100 mètres carrés, ou encore pour la construction d’entrepôts ou d’une clôture comme cas exceptionnels, malgré les avertissements selon lesquels cette décision ne serait pas une solution et entraînerait des problèmes de gestion. Il a été proposé d’engager un architecte par le ministère pour accompagner les propriétaires de ces surfaces dans la construction, car les citoyens craignent de payer des frais supplémentaires. Cependant, il n’y a eu aucun effet positif, ce qui a entraîné un non-respect total des règles de cette licence et une grande prolifération de la construction anarchique.
Dépasser les surfaces déterminées sans surveillance d’un architecte a exacerbé la construction anarchique.
Leila Ben Jeddou a expliqué que l’octroi de permis de construire pour des surfaces de 80 mètres carrés sans surveillance a ouvert la voie à l’intrusion dans la profession des architectes pour exercer sans formation universitaire ni professionnelle reconnue. Parmi ceux-ci, ceux qui s’adonnent à cette pratique sont nombreux en l’absence de contrôle, alors qu’il aurait été possible d’éviter cela en engageant un architecte et en le mettant en relation directe avec le citoyen pour éviter toutes ces conséquences et mettre chaque partie face à ses responsabilités et préserver le paysage architectural tunisien dans son ensemble, surtout que la loi régissant la profession des architectes est claire et explicite, et son absence de son rôle de contrôle ne sert ni le pays ni les citoyens.
Ben Jeddou a souligné la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de la présence des architectes dans les administrations régionales du ministère de l’Équipement et des municipalités et d’accélérer la délivrance de plans d’urbanisme adaptés aux évolutions à venir, et d’annuler les décisions d’octroi de permis de construire pour des surfaces de 80 mètres carrés.