Moungi Bawendi a reçu le prix Nobel de chimie en 2023 pour ses travaux révolutionnaires sur les nanostructures de semi-conducteurs, également connues sous le nom de “nano-boîtes” ou “points quantiques”. Ses recherches, menées au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge, près de Boston, ont combiné la chimie de synthèse et la chimie biologique pour étudier et exploiter ces nanostructures.
Les points quantiques sont des microcristaux de seulement 2 nanomètres de diamètre, ce qui les rend extrêmement petits. Ils ont des applications diverses et passionnantes, notamment dans les domaines des transistors, de l’amélioration des performances des panneaux photovoltaïques, de l’imagerie médicale, de la cartographie des cellules cancéreuses, et même dans le domaine de l’informatique en remplaçant potentiellement le système binaire (0 et 1). De plus, l’utilisation des points quantiques peut contribuer à réduire la dépendance aux terres rares, ce qui peut avoir un impact positif sur les tensions internationales et la réduction de la pollution liée à la production de batteries et d’écrans.
Le travail de l’équipe de Moungi Bawendi a permis d’étendre les applications des points quantiques dans le domaine de l’imagerie en infrarouge à courtes longueurs d’onde (SWIR), une zone de l’infrarouge particulièrement difficile à exploiter en raison du manque d’agents de fluorescence appropriés. En recouvrant les nano-boîtes d’indium d’arsenic (InAs) avec des couches de composés à base de cadmium, de sélénium, de soufre, de zinc, etc., ils ont réussi à créer des points quantiques capables de circuler plus longtemps dans le sang. Cela a ouvert la voie à des avancées majeures dans l’imagerie en temps réel des tissus biologiques, permettant de mesurer le métabolisme, les battements cardiaques, la respiration et la vascularisation du cerveau chez des souris vivantes.
Les travaux de Moungi Bawendi et de son équipe montrent comment la chimie peut servir de pont entre la physique et la biologie, ouvrant la voie à des avancées majeures dans des domaines tels que la cancérologie, l’immunologie, la neurochirurgie et les biomatériaux.
En fin de compte, le prix Nobel de chimie décerné à Moungi Bawendi et à ses collègues met en lumière l’importance de la chimie dans la résolution de nombreux problèmes contemporains, qu’il s’agisse de développements technologiques, de questions environnementales ou de découvertes médicales. C’est un honneur bien mérité pour lui et une source de fierté pour la Tunisie, en tant que premier Tunisien à remporter ce prestigieux prix. Espérons que cela inspire la jeune génération à s’engager dans la science et encourage le développement de la chimie dans le pays.