Classique, jazz, ou world, la scène du Théâtre de plein air de Hammamet s’est affranchie dimanche des classifications pour offrir au public deux concerts inédits d’un nouveau style émergent, le premier en provenance de l’Egypte et le deuxième de Palestine avec respectivement Dina El Wedidi et Tamer Abu Ghazela qui se sont produits hier soir dans le cadre de la programmation “Indoor” de la 53ème édition du Festival international de Hammamet (FIH).
Dans la première partie, la reine du folk-fusion, la nouvelle voix de l’Egypte, Dina El Wedidi, a démontré sur scène sa capacité à interpréter des sonorités folkloriques avec un juste mélange des genres -du rock au jazz, en passant par la bossa-nova-. Ses chansons, ” Baad El Bibane “, ” Chkoun “, ” Haram “, ” Kothr El Wajaa “, ” Ya Jounouni ” et ” Ya Amal Ya Hayer “, passent de la réflexion politique à l’engagement social. Le public, bien que peu nombreux, a adhéré aux rythmes entrainants de ce nouveau style de chanson qui incorpore des consonances lointaines.
Pour sa part, l’artiste palestinien, Tamer Abu Ghazela, a interprété des chansons issues de son dernier album ” Thulth ” où il accumule avec frénésie trois décennies de musique et de poésie, non sans satire politique. Ainsi, ” Namla “, ce texte emprunté au poète palestinien Tamim Al-Barghouti, ” Ma Fi Khouf” (sans peur), qui évoque directement la première “Intifada”, ” Majnûn Laylâ ” attribué de Qais Ibn al-Mulawah, ont été au plaisir des spectateurs, pleins de débordements, de surenchère sonore et de poésie.
Le nom, comme la voix, de Tamer Abu Ghazaleh ne sort pas aisément de la tête et on se quitte avec deux textes plus satirique : ” El Balla’at ” (la bouche d’égout) et ” Akher khabar ” deux morceaux pleins de satire et de délire….ayant permis au public de retrouver dans ce concert une certaine forme d’ivresse mélodique.