La mise en place des lois claires incriminant la torture est une nécessité pour la démocratie a affirmé, mardi, la directrice de l’Organisation Mondiale contre la Torture Gabrielle Reiter.
Au cours d’une rencontre à Tunis avec les représentants des médias, elle a appelé à mettre fin à l’impunité dont bénéficient jusqu’ici certains tortionnaires ajoutant que le programme de prévention de la torture en Tunisie au titre de 2016 a jusque-là permis de recueillir les témoignages des détenus et des gardés à vue.
La directrice de l’Organisation a révélé des pratiques abusives et illégales de policiers envers certains détenus faisant, toutefois, remarquer que les crimes de torture commis ” pour des motifs politiques ” ont considérablement baissé, six ans après la Révolution en Tunisie.
De son côté, le représentant juridique de l’Organisation Mondiale contre la Torture Mohamed Mazam a évoqué des problèmes en Tunisie liés notamment à l’adaptation juridique appelant à la révision de l’article 101 bis du code pénal dans la mesure où cet article ne donne pas au juge une preuve légale sur ce type de crimes.
Selon Mazam, l’organisation a offert en 2016 dans le cadre de son programme de prévention, une assistance juridique et sociale aux victimes de la torture et du mauvais traitement dans les gouvernorats du Kef et Sidi Bouzid.
D’après Mazam, l’enquête réalisée par l’organisation au titre de l’année 2016 a été effectuée sur un échantillon de 171 individus ajoutant que 88% des victimes de la torture sont de sexe masculin, issues de milieux pauvres et marginalisés.