« Très loin de la rééducation et de la correction, les prisons en Tunisie sont des établissements répressifs qui compromettent la dignité humaine, en témoigne le taux de récidive qui a dépassé 45% », a déclaré samedi le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) Abdessattar Ben Moussa.
Dressant le bilan des visites dans les prisons six mois après la signature d’un mémorandum d’entente avec le ministère de la justice à cet effet, Ben Moussa s’est prononcé en faveur d’une réforme radicale des établissements carcéraux particulièrement en termes d’infrastructure. « Malgré les efforts de l’administration pénitentiaire, la situation demeure dramatique », a-t-il lancé.
« Les installations carcérales sont vétustes, les équipements sont insuffisants et les services sont médiocres », a-t-il fait remarquer. « Elles sont comparées à des fermes ou à des bâtiments administratifs construits depuis la période coloniale », a-t- il ajouté.
Par ailleurs, Ben Moussa a plaidé contre la loi pénale qui, a-t-il dit, est « répressive », jugeant à ce propos indispensable de réviser le système judiciaire, d’activer le système des peines alternatives, de favoriser la conciliation pénale et de réduire la durée de la garde à vue.