La compagnie aérienne Turkish airlines projette de porter le nombre de ses vols partant de Tunis, à 3 vols quotidiens, contre 2 actuellement, pour passer de 14 vols par semaine à 21 vols, selon Huzefe Akhan, responsable marketing à Turkish Airlines Tunisie.
Pour cette compagnie, classée première en Europe, le marché tunisien constitue son premier marché maghrébin.
En 2015, environ 180 mille personnes ont pris ses vols à partir de Tunis pour des destinations particulièrement en Turquie, à l’instar d’Istanbul, précise ce jeune responsable à des journalistes tunisiens de passage dans le principal pôle économique du pays à l’occasion d’un éductour consacré à la prospection de la partie nord de Chypre.
Turquie : destination à la portée des Tunisiens
Trois facteurs ont fait de la Turquie une destination privilégiée pour les Tunisiens après la France (marché ethnique du pays) :le rapport qualité/prix, la possibilité de combiner le tourisme au shopping et surtout l’absence de l’obligation de se munir d’un visa pour entrer dans ce pays, affirme Souha Miled, directrice générale adjointe d’El Menazeh voyages.
Avec une moyenne d’environ 2000 voyageurs envoyés en Turquie par an, cette agence constitue aux côtés d’Eden Tours les premiers opérateurs tunisiens commercialisant la Turquie.
Le marché turc lui assure entre 70 et 80 % de son chiffre d’affaires. Ses autorités n’exigeant pas de visas, la Turquie est la destination la plus facile pour les Tunisiens, note de son côté Camilia Kamoun responsable à Dream voyage qui travaille sur ce pays depuis 10 ans.
Les clients de cette agence basée à Sfax, y partent pour faire du commerce (revente du prêt-a-porter), préparer le trousseau de mariage, passer le voyage de noces ou même récompenser leurs enfants pour leur réussite au baccalauréat, précise-t-elle.
«Nous recourons également aux vols de Turkish Airlines pour les longs parcours notamment, pour la clientèle qui participe aux salons en Chine et autres pays asiatiques », ajoute Camilia.
A propos de l’impact des derniers attentats à Istanbul (survenus le 19 mars 2016) sur l’afflux des Tunisiens, Kamoun affirme ne pas avoir d’annulations, contrairement à ce qui s’est passé pour la France après les attentats de Paris (13 novembre 2015).
Toutefois, pour El Menazeh voyages, les clients tunisiens ont peur et commencent à chercher d’autres destinations. «Les Tunisiens voyagent pour se débarrasser du stress dans leur pays et n’aiment pas le retrouver dans celui visité», selon les propos de Souha.
D’après Akhan, la compagnie nationale turque n’a pas enregistré d’annulations de vols à partir de la Tunisie, mais il y a eu des annulations de départs pour quelques groupes. «Les Tunisiens continuent à visiter Istanbul mais moins fréquemment», a-t-il dit aux journalistes.
«Chypre, nouveau produit proposé aux Tunisiens »
Dans l’objectif d’éviter les annulations et diversifier le produit proposé aux touristes tunisiens, Turkish airlines et l’Agence de voyage turque Celex Travel, nouvel opérateur sur le marché tunisien, ont organisé du 25 au 29 avril, un éductour au profit d’une douzaine d’agences de voyages tunisiennes dans la partie nord de l’Ile de Chypre. Pour Sahbi Kahati, manager de Continental tours :
Il s’agit de faire connaître aux opérateurs de voyage tunisiens d’autres destinations en Turquie, en l’occurrence la partie turque de la plus grande Ile de l’est méditerranéen :Chypre.
Cette partie de l’Ile calme et fortement ensoleillée, est dotée d’une infrastructure touristique luxueuse fréquentée par les Britanniques, les Allemands et les Belges, outre les Turcs. Ses casinos attirent, particulièrement, les Russes et les Israéliens. En 2015, plus de 600 mille touristes l’ont visité contre 1 million de touristes pour la partie grecque au sud de l’Ile.
Si le personnel de ces hôtels est plutôt professionnel et accueillant, il peut être parfois peu coopératif, comme c’était le cas dans l’hôtel de Venu Palace à Girne (Chypre).
«Un séjour à Chypre peut être proposé pour un jeune couple en voyage de noces» affirme Souha Miled, notant qu’elle l’avait déjà organisé auparavant. «Cependant, il faut absolument lui associer une visite à Istanbul», affirme-t-elle.
Le calme qui règne dans l’île et ses agglomérations, ses vastes champs et ses maisons à toiture en tuiles rouges ne sont pas faits pour plaire à tout le monde.
«Le touriste tunisien est friand de sorties et d’animation» fait remarquer Meriem Meddeb, chef d’agence à Syrine Tours.
Entre le nord de Chypre et Antalya (nord de la Turquie), je préfère la deuxième destination, c’est une zone plus animée que notre agence (Dream voyages) propose également pour les voyages de noces à partir de 2000 dinars (vols et séjours), affirme de son côté Camilia.
Le passage par Istanbul, même pour un court séjour, demeure nécessaire et doit faire partie du package que les opérateurs tunisiens proposent à leurs clientèles, selon leurs avis.
Avec ses palais (Topkapi ), ses mosquées (mosquée bleue, Sultan Ahmet), la ville constitue un point d’attraction touristique pour tous les visiteurs de la Turquie, dont le nombre a dépassé les 39 millions en 2014, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).
En fait la destination Turquie qui vient de perdre le marché russe (en raison de problèmes politiques liés au conflit en Syrie) a gagné les marchés moyen-orientaux d’après Akhan, le responsable marketing à Turkish Airlines Tunisie.