La Tunisie classée à la 92 éme place (avec un score de 3,93), est toujours en chute libre dans le rapport de la compétitivité globale du Forum de Davos (2015- 2016), perdant encore 5 places, par rapport de l’année dernière (87éme position).
Les résultats de ce rapport ont été présentés, mercredi, lors d’une conférence de presse organisée par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), partenaire local du forum. Il en ressort que la Tunisie a vu sa situation se dégrader depuis l’année 2011 pour passer de la 40éme place (rapport 2011-2012), à la 87 éme (2013-2014) et finir à la 92éme sur 140 économies (2015-2016).
Si la Tunisie se positionne comme dixième économie arabe et huitième africaine, elle est cependant devancée par le Maroc et l’Algérie qui occupent respectivement, la 72ème et la 87ème places.
A noter que la Tunisie a réintégré le classement mondial après l’avoir quitté en 2012, en raison des événements post-révolution qui se sont déroulés dans le pays.
Selon Faycel Derbel, porte-parole de l’IACE et expert comptable, la dégradation du classement de la Tunisie résulte principalement, de l’inefficacité du marché de travail et du coût du terrorisme sur l’économie et les affaires.
Parmi les autres facteurs de dégradation de la Tunisie figurent le mauvais fonctionnement du système bancaire et financier et le retard enregistré au niveau de l’innovation et de l’avancée technologique.
Il a qualifié cette dégringolade d'”alarmante”, étant donné que le dernier rapport de Davos (2013-2014) a déjà recommandé d’accélérer la mise en place de toutes les réformes envisagées en matière de code de l’investissement, de partenariat public- privé et de la loi sur le entreprises en difficulté, précisant que «rien n’a été fait jusqu’à maintenant».
Derbel a rappelé que le rapport de Davos pour l’année 2013-2014 a recommandé, également, le rétablissement des équilibres macro-économiques.
D’après le président de l’IACE, Ahmed Bouzguenda, le classement de Davos se base sur l’indice mondial de la compétitivité lequel inclut 114 indicateurs composant les 12 piliers de la compétitivité, appréciant la situation économique globale d’un pays à savoir: les infrastructures, les institutions, la santé et l’éducation primaire, l’enseignement supérieur et la formation, la stabilité macro-économique et l’efficience du marché de travail, l’innovation….
Le mauvais classement de la Tunisie s’explique par les piliers de l’enseignement supérieur et la formation, l’efficience du marché des biens, l’efficience du marché de travail, la sophistication du marché financier et l’innovation technologique. Ces facteurs font passer le pays de la 94éme à la 98éme place.
Par ailleurs, l’innovation et la sophistication des affaires fontt perdre à la Tunisie 17 places, passant de la 93éme à la 110éme position.
Au top du classement de Davos qui compte 140 pays, figurent la Suisse, Singapour, les Etats-Unis, l’Allemagne et la Finlande.
Dans le Monde Arabe, le Qatar se place à la 14éme position et les Emirats Arabes Unis à la 17éme, suivis de l’Arabie Saoudite (25éme) et du Koweït(34éme).
Les derniers du classement sont la Guinée, le Tchad et la Mauritanie.