Une conférence internationale sur la leishmaniose viscérale dans le Maghreb a été organisée, jeudi, à l’Institut Pasteur de Tunis en présence du ministre de la Santé Said Aidi.
La conférence s’inscrit dans le cadre d’un colloque de trois jours (2-4 avril 2015) au cours duquel des scientifiques algériens, marocains, français, espagnols et tunisiens dresseront un état des lieux de la maladie et se concerteront sur les solutions pour une prise en charge efficiente de la leishmaniose. Découverte en 1908 par Charles Nicolle à l’Institut Pasteur de Tunis, la leishmaniose viscérale (LV) en Tunisie touche essentiellement les enfants, a souligné Pr Aida Bouratbine dans son exposé sur la leishmaniose viscérale en Tunisie.
Qualifiée de « maladie négligée », la leishmaniose touche annuellement 75 enfants en bas âge (2-3 ans) et se concentre dans les zones rurales du nord et du centre de la Tunisie, en particulier le gouvernorat de Kairouan, a fait savoir Bouratbine.
De son côté, Karim Aoun, organisateur du colloque, a déclaré à l’agence TAP que depuis 20 ans les cas de leishmaniose en Tunisie sont en augmentation de même que pour l’Algérie et le Maroc, signalant à ce propos, que le traitement contre cette maladie, principalement infantile, est toxique et dure 28 jours.
L’incidence des leishmaniose est en augmentation en Tunisie en raison des changements environnementaux, principalement, l’intensification de l’agriculture d’irrigation et la mobilisation des ressources hydraulique qui crée un milieu favorable à la circulation des parasites, a-t-il ajouté.
Face à la complexité du diagnostic et du traitement qui reste le seul remède à cette maladie, cette rencontre offre aux scientifiques l’occasion de discuter de la manière d’optimiser la prise en charge pour réduire les effets de la maladie, a souligné Aoun. Le programme du colloque comporte une visite, le 3 avril 2015, au service de pédiatrie de l’hôpital Ibn El Jazzar à Kairouan.
Les experts et les autorités de la santé se réuniront le dernier jour du colloque pour réfléchir sur une meilleure prise en charge de LV au Maghreb. La leishmaniose viscérale (LV) est une affection parasitaire. La contamination se fait par une piqûre d’insecte (phlébotome) porteur du parasite.
Difficile à diagnostiquer, la LV peut débuter plusieurs mois après la piqûre avec l’apparition d’une fièvre irrégulière parfois associée à des signes digestifs (vomissements, diarrhée ). En l’absence d’une prise en charge rapide du malade, elle est mortelle. L’OMS estime qu’il aurait 500.000 nouveaux cas et 50.000 morts chaque année.