Le président de la Fédération Tunisienne de Football (FTF), Wadie Jary, a réitéré son refus de présenter des excuses à la CAF “quelque soit le prix à payer “pour avoir fustigé des injustices dont a été victime la sélection tunisienne”, lors de la phase finale de la CAN 2015, organisée en Guinée Equatoriale.
Le dirigeant de la FTF s’expliquait lors d’une conférence de presse impromptue, tenue vendredi soir au siège de la FTF, en présence de membres du bureau fédéral, après la décision de la Commission d’organisation de la CAN, réunie le même jour à Malabo, de suspendre Wadie Jary, “pour son comportement lors du match ayant opposé le 31 janvier à Bata la Tunisie à la Guinée Equatoriale”, en quarts de finale de la CAN 2015, et la menace de suspension de la Tunisie de la CAN 2017.
“La décision de suspension de la Tunisie pour la prochaine édition ne me concerne pas personnellement mais est du ressort de la FTF qui doit prendre une décision à ce sujet après concertation avec les clubs tunisiens et l’autorité de tutelle”, a-t-il ajouté.
“J’espère que le bureau fédéral ne présente pas des excuses et s’il le fait je n’apposerai pas ma signature à la correspondance adressée à la CAF”, a-t-il martelé, indiquant que le bureau fédéral avait demandé de tenir une réunion d’ici le 31 mars avec la CAF pour expliquer sa position.
Au sujet de la suspension de ses activités au sein de la commission d’organisation de la CAN, Jarie a estimé que sa présence “n’est pas effective au même titre que les autres membres qui ne pensent qu’à voyager et à obtenir des avantages et privilèges”.
“La suspension de mes activités décidée par la CAF ne touche en rien la FTF qui est habilitée à participer aux congrès de la confédération en sa qualité de membre”, a-t-il estimé. Le dirigeant de la FTF a tenu à rappeler “les injustices dont ont été victimes les clubs tunisiens et la sélection tunisienne du fait de l’arbitre Mauricien Rajindraparsad Seechurn dont un penalty non sifflé pour le onze national également face au Cameroun lors du dernier tour éliminatoire du Mondial 2014”.
“Le fait d’infliger une suspension de six mois à cet arbitre est une reconnaissance de cette injustice subie par la sélection tunisienne d’autant que c’est la première fois qu’un arbitre est si lourdement sanctionné lors d’une phase finale de la CAN”, a-t- il fait valoir. Jarie s’est défendu d’avoir traité l’arbitre mauricien de corrompu.
“Nous n’avons pas dit qu’il l’est mais qu’il a desservi la sélection tunisienne par ses décisions et demandé à la commission d’arbitrage d’expliquer les critères de désignation des arbitres des matchs de la Tunisie”, a-t-il expliqué. Le président de la FTF a indiqué que le onze national “n’a pas été lésé face à la Guinée Equatoriale seulement mais devant le Cap Vert et la Zambie, “en témoigne l’éloignement de l’arbitre Bangoura qui a dirigé le match Tunisie/Zambie”.
“Les excuses est une humiliation et la révolution tunisienne est venue pour préserver notre dignité”, a-t-il conclu. De son côté, Maher Senoussi, vice-président de la FTF, a fait remarquer qu’il n’existe pas dans les dispositions de la commission de discipline de la CAF “une disqualification de la CAN en cas de refus de présenter des excuses”.
La Commission d’organisation de la CAN “s’est appesanti sur le comportement de M. Wadie Jary lors de ce match et a décidé de suspendre avec effet immédiat le Président de la Fédération Tunisienne de Football de toutes activités liées à la CAF, et ce jusqu’à ce qu’une lettre d’excuses soit présentée ou que des preuves irréfutables et tangibles soient présentées afin d’étayer les propos faisant état de partialité de la CAF et de la volonté de nuire à la sélection Tunisienne”, a annoncé auparavant la CAF sur son site internet. “Le Comité Exécutif de la CAF, qui s’est réunie le 06 février à Malabo, a pris note de la suspension prononcée”, ajoute le communiqué.
“Le Comité a également décidé de laisser à la Fédération Tunisienne de Football jusqu’au 31 mars 2015 pour se conformer aux recommandations du jury disciplinaire et de la Commission d’organisation, faute de quoi le Comité Exécutif de la CAF disqualifiera l’équipe nationale de la Tunisie de la prochaine édition de la Coupe d’Afrique des Nations en 2017”, prévient la CAF.
La FTF avait refusé de présenter des excuses à la Confédération africaine de football (CAF), suite aux incidents ayant émaillé le match qui avait opposé, samedi dernier, la Tunisie à la Guinée Equatoriale, en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) et remporté par le pays organisateur après prolongations (2-1).
La CAF, rappelle-t-on, avait publié un communiqué, à l’issue de la réunion du Jury disciplinaire tenue mardi soir à Bata (Guinée Equatoriale, dans lequel elle demande à la Fédération Tunisienne de football de lui envoyer, d’ici le 5 février, une lettre d’excuses, sur fond d’insinuations de partialité et de manque d’éthique à l’encontre de la CAF et de ses officiels, ou à défaut, de présenter des preuves irréfutables et tangibles pour étayer les propos injurieux de la FTF. L’Instance continentale a, aussi, demandé à la Tunisie de couvrir les dégâts causés par la partie tunisienne au stade de Bata.
L’arbitre e Mauricien Rajindraparsad Seechurn, rappelle-t-on, avait accordé un penalty imaginaire à la Guinée Equatoriale dans le Temps additionnel (90+3) lorsque la Tunisie menait par 1 but à 0, permettant à la Guinée Equatoriale d’égaliser et entraînant des prolongations qui ont permis à la sélection du pays organisateur de l’emporter sur le score de 2 buts à 1.
Il a été suspendu après ce match par la Commission des arbitres de la CAF pour une durée de six mois pour mauvaise performance et retiré de la liste d’élite A des arbitres de la CAF.
Notre supplément CAN 2015