Comme dans les pays occidentaux, réunir les différentes expressions artistiques sur un même lieu d’exposition est en passe de devenir une tradition chez les galeristes tunisiens.
Pour sa troisième édition, l’exposition d’Art contemporain ACT03 a clôturé, vendredi après midi la saison artistique du BAC Art Center dans ce même esprit de communion entre les Arts.
Se poursuivant jusqu’au 29 juillet prochain, ACT03, abrégé de Art Contemporain de Tunisie, est une exposition d’un collectif de 25 artistes tunisiens et internationaux où s’affiche la créativité et l’oeuvre de jeunes artistes-peintres.
Niché dans un cadre de verdure surplombant une vue panoramique sur la montagne de Ennahli, Bchira Art Center a abrité avant le vernissage une conférence de presse pour faire le point sur l’événement où la littérature était également présente avec une présentation et séance dédicace du livre “Paul Klee..Dessin d’arbres et d’allégories” du jeune peintre et universitaire Khaled Abida.
Prenant la parole, l’auteur a donné un aperçu de cet ouvrage qui, a-t-il précisé, se veut avant tout une “lecture du plasticien de l’oeuvre d’un plasticien comme Klee”, tout en insistant sur sa vocation artistique et non d’une vision d’un académicien.
En faisant le tour de l’exposition, le thème politique et les préoccupations sociales et artistiques dans la période post-révolutionnaire s’avèrent le lien commun entre les oeuvres exposées.
Avec des tableaux de meme format, le jeune peintre Mohamed Ben Soltan “essaie de nouveaux matériaux en travaillant sur la technique du pastel sur ardoise”, dit-il. “Dans mon oeuvre, j’ai pris des slogans qui ont surgi après la révolution tels que “la république Bananière, la société civile contre la société physique”, lance le peintre.
Amira Turki est venue, quant à elle de Hammamet avec deux oeuvres et une installation. “El arbout” (foulard traditionnel porté par les femmes à Hammamet) est exposé tel qu’il est, dit-elle. Mais l’idée qu’elle veut transmettre se traduit dans le choix des couleurs “le mauve et le bleu” couleurs emblématiques des deux éminents partis dans la Tunisie de 7 Novembre et la Tunisie à l’ère de “Ennahdha”.
Le tout est soutenu par une installation “Kemia” exposant un grand bol en vert contenant du pois chiches en référence à l’actualité qui circule dans certains médias autour de la scène politique.
Entre art, littérature et chant, les amateurs des arts plastiques se sont vu offrir à la suite du vernissage, un concert du Jazz Club de Tunis dans le jardin du Centre à l’architecture moderne.
Sous des notes occidentales, le concert est interprété par la jeune Senda Makhlouka en compagnie de Aymen Ben Attia à la guitare, Omar El Ouaer au clavier, Hamza Zeramdini à la basse et Nafaa Allam à la batterie.
Bchira Art Center créé en 2001, est non seulement un lieu d’exposition mais aussi un espace de création qui accompagne les jeunes artistes tunisiens dans le parachèvement de leurs oeuvres.