Pour le président de la République provisoire Moncef Marzouki, la tendance qui se dessine en faveur de l’avènement de la démocratie dans le monde arabe « ne se démentira pas, même si elle marque le pas ici ou là », affirmant que « réussite politique et réussite économique sont indissociables ».
« Quelles que puissent être féroces les contre-révolutions arabes, elles ne briseront jamais notre détermination », a déclaré Marzouki dans un entretien à « Al-Qabas » que le quotidien koweïtien publie dans son numéro de ce mardi, le jour même de l’ouverture du 25e Sommet arabe à Koweit City.
«Les peuples arabes, ajoute-t-il, ne supportent plus la corruption, l’absence de libertés et de démocratie, pas plus que le pouvoir autocratique. Le Printemps arabe n’en est qu’à ses débuts mais il se poursuivra des décennies durant ».
Tout en évitant de commenter les évènements d’Egypte, Marzouki a dit récuser les sentences de mort, en référence aux centaines de condamnations à la peine capitale prononcées la veille à l’encontre de partisans du mouvement des Frères musulmans interdit.
Il a indiqué à ce propos avoir trouvé, à son accession à la Présidence de la République à la suite des élections d’octobre 2011, 240 condamnations à mort en instance d’exécution, assurant avoir abrogé ou commué ces peines.
« Si conflit il y a, il ne doit pas être entre islamistes et laïques, mais entre démocratie et déni de démocratie », a- t-il encore dit, estimant que ce qui se passe en Syrie est « un message selon lequel les peuples arabes ont pris la résolution d’abattre les régimes totalitaires ».
Dans le registre économique, Moncef Marzouki a estimé que le redressement de l’économie est tributaire du retour de la stabilité sécuritaire et politique, mettant en évidence l’importance du consensus politique en tant que socle de cette stabilité.
« La Tunisie ne prépare pas le terrain uniquement pour les libertés mais aussi pour l’investissement », a encore dit le président de la République provisoire qui a fait état de la refonte en cours d’un certain nombre de lois qui jusque là « bridaient l’investissement et encourageaient la corruption ».
L’objectif en est de motiver les investisseurs, a-t-il précisé, saluant l’apport du Koweït en tant qu’un des premiers pays à avoir opté pour l’investissement en Tunisie, depuis les années 1960.
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