L’Observatoire tunisien de l’indépendance de la magistrature (OTIM) a appelé lundi le nouveau ministre de la justice à revoir les recrutements de magistrats effectués hors concours.
En janvier dernier, l’ancien ministre de la justice Nadhir Ben Ammou a annoncé le recrutement hors concours, de 533 magistrats qui seront choisis parmi les avocats et les universitaires. Le président de l’OTIM Ahmed Rahmouni a déclaré à la TAP que cette mesure porte atteinte au pouvoir judiciaire et à son indépendance.
D’autant qu’elle empiète sur les prérogatives de l’instance provisoire de l’ordre judiciaire à qui il revient la compétence de nommer les magistrats, a-t-il noté. Les recrutements doivent tenir compte des critères de transparence et de loyauté, a-t-il encore insisté. Rahmouni qui a mis en garde contre les recrutements « en catimini », a également appelé à tenir compte des réactions des magistrats, universitaires et étudiants en droit et d’éviter d’opposer les magistrats aux avocats.
Selon le président de l’OTIM, la décision de recrutement a été prise sur la base des dispositions de l’article 32 du statut de la magistrature promulgué le 14 juillet 1967 et rendu caduc par la création de l’institut supérieur de la magistrature et de l’instance provisoire du pouvoir judiciaire.