Le rapport sur la Santé mondiale à l’horizon 2035 intitulé “un monde convergent d’ici une génération”, a été présenté mardi en avant-première mondiale à Tunis.
Rédigé par un groupe de 25 économistes et experts en santé du monde entier, le rapport a été présenté “tout à la fois à Johannesburg, à Tunis et à Londres” fait état des disparités importantes en matière de santé, notamment celles relatives à la santé maternelle et infantile.
Les auteurs du rapport ont mis la lumière sur la manière dont les gouvernements et les bailleurs de fonds pourraient, avec un plan d’investissement ambitieux, atteindre un degré élevé de convergence et, partant, combler les disparités en matière de santé.
L’objectif du rapport est de faire baisser dans tous les pays, en une seule génération, les taux de mortalité liés aux maladies infectieuses ainsi que la mortalité maternelle dans les pays à revenu intermédiaire les plus performants.
La commission sur l’investissement dans la santé, auteur du rapport, a exhorté les décideurs à adopter une approche dite “totale”, qui combine la croissance du PIB à la valeur que les gens assignent à la hausse de l’espérance de vie. Elle a encore proposé un cadre d’investissement détaillé pour les pays à revenu faible et intermédiaire qui fixe les dépenses prioritaires, à savoir le renforcement vigoureux d’outils nouveaux et existants pour s’attaquer au VIH/SIDA, à la tuberculose, au paludisme, aux maladies tropicales négligées outre l’investissement en amont dans le planning familial.
Le rapport a également mentionné des politiques et des encouragements fiscaux qui pourraient réduire de façon spectaculaire les maladies non transmissibles et les accidents et prévenir la surmortalité d’ici 2035 en taxant par exemple le tabac et d’autres substances nocives comme l’alcool et le sucre. Le ministre de la santé Abdellatif Mekki a souligné que le lancement simultané, à Tunis, Londres et Johannesburg du rapport « témoigne de l’engagement de ces parties, en vue d’améliorer l’état sanitaire de plusieurs populations et d’innover par la mise en place d’un nouveau cadre approprié d’investissement en matière de santé».
“Les questions de financement et de l’investissement en matière de santé constituent des faits cruciaux auxquels font face tous les systèmes de santé, dont notamment ceux des pays en développement”, a-t-il encore dit.
Le ministre a dans ce contexte mis en exergue le rapport élaboré par la banque mondiale sur le développement dans le monde intitulé “dans la santé” et qui considère que l’investissement dans ce domaine est essentiel pour promouvoir le secteur de la santé et assurer le développement socio-économique global.
Il a à cet égard, mis l’accent sur le problème crucial du choix des sources de financement et des modalités du partage des coûts de la santé dans la société, citant le cas de la Tunisie qui consacre actuellement prés de 6,3 pc du PIB à la santé.
Il a également précisé que ce financement est assuré à concurrence de 30% par l’Etat, 30% par les caisses de sécurité sociale et 40% par les ménages, tout en soulignant l’exaspération des attentes de la population concernant la qualité des soins et l’équilibre régional au niveau de l’offre des prestations médicales.
Le ministre a formulé d’autre part, l’espoir de voir ce rapport ouvrir des horizons pour la Tunisie et répondre aux aspirations de notre population puisqu’il ambitionne D’établir en 2035 “un monde convergent en une génération”.
Le rapport est réalisé à l’initiative de la banque africaine de développement (BAD), la fondation Bill et Melinda Gates et la revue médicale « The Lancet ».