Des parlementaire de l’Assemblée nationale constituante (ANC) ont estimé, mardi, lors d’une débat avec le gouvernement, que la situation économique n’est pas aussi “catastrophique” telle qu’elle qualifiée par les experts et certaines organisations et partis de l’opposition.
Intervenant à ce débat, Ameur Larayedh, du parti Ennahdha a déclaré que les discours “alarmistes” qui se sont multipliés durant la dernière période ciblent le citoyen tunisien et les investisseurs étrangers et locaux.
Le parlementaire Abderraouf Ayadi, du mouvement “Wafa” a fait valoir que l’examen des questions de l’inflation et la régression de la valeur du dinar sont peu importants en l’absence d’un dialogue sérieux sur les choix économiques du pays et sur “la manière de démanteler l’économie criminelle qui s’est développée à l’ère de la dictature”.
De son côté, Mouldi Riahi (Ettakattol), a appelé les membres du gouvernement à donner une évaluation claire de la situation économique dans le pays, s’interrogeant sur le degré de cohérence de l’application de la politique d’austérité avec le budget 2014 en matière de développement et d’emploi.
Le député Habib Herguem, (Ettakattol) a évoqué, lui, les entraves d’ordre administratif et les difficultés auxquelles font face les promoteurs des petits et moyens projets en l’absence de mécanismes qui facilitent le lancement de leurs projets dans des délais adéquats.
Dans son intervention, le ministre des finances, Elyes Fakhfakh a imputé les difficultés économiques par lesquelles passe le pays aux “pressions intérieures sur l’économie nationale telles que les grèves, les revendications sociales et le blocage des activités de certaines entreprises outre l’augmentation de 50% des salaires et de la subvention de 400%”.
L’économie nationale fait face aussi, d’après ses dires, à des pressions extérieures en raison de l’augmentation des prix des hydrocarbures qui a coûté à l’Etat 2000 millions de dinars entre 2010 et 2013 outre l’augmentation des prix des céréales de 60% entre 2011 et 2013.
En ce qui concerne le dossier des hommes d’affaires, Fakhfakh a déclaré que le conseil supérieur de la lutte contre la corruption a étudié ce dossier à trois reprises, relevant que c’est à “la justice transitionnelle de trancher”.
A rappeler qu’une liste de 100 hommes d’affaires est concernée par ce dossier dont 20 businessmen sont interdits de voyager.
Le ministre du développement et de la coopération internationale, Lamine Doghri a indiqué, pour sa part, que le ralentisement de l’économie nationale est du “non seulement à la situation intérieure que vit le pays mais aussi à la conjoncture internationale marquée par un ralentissement du rythme de croissance annuelle qui ne dépasse pas 3,1%”.
M. Doghri a souligné que le nombre des projets de développement en cours de réalisation s’élève à 11 000 et que leurs travaux sont suivis à travers des rapports à raison de 2 rapports par an.
D’après M. Doghri le nombre des projets de développement en difficulté a été reduit en passant de 1015 projets en 2012 à seulement 703 durant le premier semestre 2013.
S’agissant du développement régional, le ministre a fait savoir que le gouvernorat de Sidi Bouzid a bénéficié de 910 projets de développement, d’un coût global de l’ordre de 634 millions de dinars (MD).
Parmi ces projets, 116 sont actuellement bloqués, a-t-il dit.
Le ministre du Commerce et de l’artisanat, Abdelwahab Maatar, a souligné que la hausse de prix de certains produits reste proportionnelle, d’autant plus que l’indice de l’inflation a connu une perspective de déclin, passant de 8,8% durant le mois de mars 2013 à 7,2% fin juillet 2013.
Cette régression fait preuve de la maîtrise des prix par le gouvernement, a indiqué le ministre, faisant savoir que le ministère oeuvrera à poursuivre cette démarche.
Selon le ministre, la hausse des prix est le résultat d’un déséquilibre au niveau des marchés, expliquant que les marchés conventionnels et légaux ne reçoivent que 40% du total des marchandises, alors que les marchés parallèles accaparent 60% de ces marchandises.
Il a, par ailleurs, souligné l’impératif de changer les lois actuellement en vigueur qui limitent les possibilités du ministère d’intervenir pour lutter contre les mauvaises pratiques dans le secteur commercial.
D’après lui, il est nécessaire, aussi, de réexaminer la structure de l’économie tunisienne, qui souffre de plusieurs disfonctionnements.