L’interview de Slim Chiboub, gendre du président déchu Ben Ali, programmée dans le cadre de l’émission « 9heures du soir », jeudi 22 novembre 2012 a été interdite de diffusion sur la chaîne Attounissia TV, à la suite d’une décision de justice.
Vendredi après-midi, le juge en référé du tribunal de première instance de Tunis décide de lever l’interdiction sur la diffusion de l’interview de Slim chiboub.
Cet acte de « censure » a suscité des réactions multiples.
Le député à l’ANC Iyed Dahmani, sur Mosaïque Fm :
«Cet acte est aussi incompréhensible d’un point de vue légal que juridique. Une telle décision n’a pas lieu d’être puisque la chaîne n’est pas tunisienne et transmet de l’étranger et ne fait donc pas partie de la juridiction des tribunaux tunisiens.»
Le député à l’ANC Dhamir Manai au micro de Mosaïque Fm :
« La censure est une grave erreur envers le peuple tunisien. Les télévisions tunisiennes ont transmis des interviews et des vidéos beaucoup plus dangereuses que l’interview avec Slim Chiboub. »
Le Chef du gouvernement Hamadi Jebali, lors d’une réunion avec des représentants de partis politiques et de structures professionnelles à Médenine :
« Ceci est un prélude à la normalisation planifiée avec les symboles de l’ancien régime. » Nous ne tolérerons pas ce plan machiavélique ». « Attounissia TV est légalement la propriété des tunisiens ».
L’avocat Fethi Layouni, sur Express Fm :
« Tahar Ben Hassine (ndlr, patron de la chaîne El Hiwar Ettounsi) risque d’être poursuivi en justice et de faire l’objet d’une sanction pénale si elle diffuse l’interview de Slim Chiboub. » « Le corps des conseillers rapporteurs auprès des services du contentieux de l’Etat a le droit de demander au ministère public d’interdire une émission télévisée lorsqu’il constate qu’elle constitue une menace pour l’ordre public. L’apparition à la télévision, avant son jugement, d’un des symboles de l’ancien régime, en l’occurrence Slim Chiboub, est un acte contre révolutionnaire. »
La députée à l’ANC et avocate de profession, Samia Abbou au micro de Mosaïque Fm :
«J’aimerais écouter ce que ce type a à dire, ce qu’il va révéler comme secrets sur l’ancien régime et ses résidus. Même s’il peut dire des mensonges, on a le droit d’entendre sa version des faits. J’aimerais savoir sur quelle disposition légale ou juridique on peut se baser pour interdire la diffusion d’une émission ? « C’est une erreur. Cela peut conduire à bien des spéculations et des condamnations. «Il n’y a pas de base légale pour empêcher la diffusion de cette émission». Ceci n’est jamais arrivé auparavant ! ».
Taher Ben Hassine, patron de la chaîne El Hiwar Ettounsi sur Express Fm :
« Aucune partie en Tunisie, n’a le droit, après la révolution, de censurer la diffusion d’une interview avant d’en connaître le contenu. Cette censure anticipée est une «pratique nazie» et une “décision injuste”.Les militants qui avaient lutté, au temps de Ben Ali contre le musellement de la presse et consenti d’énormes sacrifices ne peuvent tolérer, aujourd’hui, de telles pratiques. »
Par solidarité à la chaîne Attounissia TV, El Hiwar El Tounsi pourrait diffuser l’interview dans la soirée du vendredi 23 novembre 2012 à 21h.
Mise à jour:
La chaîne Ettounissiya TV a obtenu gain de cause auprès de la justice ce vendredi 23 novembre et diffusera l’interview de Slim Chiboub.
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