Le Conseil national de l’Association des magistrats tunisiens, réunie d’urgence, vendredi, a décidé une suspension du travail de trois jours dans les tribunaux à compter du lundi 3 mars 2014.
Cette décision intervient à la suite de l’agression dont un juge d’instruction du 5e bureau du tribunal de première instance de Tunis fut la cible le 21 février dernier de la part d’avocats qui l’auraient empêché d’accéder à son bureau, le sommant d’ordonner la remise en liberté de leur consur, à l’encontre de qui il avait émis un mandat de dépôt pour escroquerie.
Quiconque dont l’implication dans cette agression serait établie aura à en assumer les responsabilités morales et pénales, ont soutenu les membres du conseil national de l’AMT, réaffirmant leur attachement à l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre des avocats mis en cause.
Ils ont, par ailleurs, déclaré avoir rejeté le projet de communiqué conjoint en date du 27 février 2014 car n’énonçant pas clairement, selon eux, la réhabilitation du juge agressé et le prestige inhérent à la magistrature et aux institutions de l’Etat.
Les membres du conseil de l’AMT ont mis en garde contre le fait de considérer que l’avocat serait au-dessus de la loi et de toute reddition de comptes sous prétexte d’indépendance de la magistrature, des droits et des libertés.
Par ailleurs, la présidente de l’AMT, Raoudha Grafi, a indiqué, samedi, dans une déclaration à la TAP, que la rencontre avec le ministre de la Justice n’a pas abouti à des résultats de nature à favoriser la réhabilitation du pouvoir judiciaire et à poursuivre les agresseurs.
Elle a insisté sur la nécessité de faire en sorte que la justice suive son cours, d’autant que l’agression porte atteinte au prestige de la magistrature et à l’état de droit et des institutions.