Certains inventent des outils et des machines. Certains autres inventent des idées. Certains autres encore inventent l’imaginaire. Tous ceux-là ont fait beaucoup de bien et de mal, c’est naturel. Une catégorie de sous-développés mentalement se spécialise dans une invention «révolutionnaire» : la forgerie de concepts et d’expressions. Celle du début de ce 21ème s. et tout nouvellement née est l’expression «Jihad Nikeh», avec majuscules, svp, transcrite de l’arabe «جهاد النكاح» ou plus exactement «جهاد المناكحة»!
1)- Qui est cet «inventeur» ?
Cette expression est inconnue dans toute la littérature arabo-musulmane depuis quinze siècles. Inventée par les shiites («ce terme est apparu sur la chaîne pro iranienne “Al Mayadine”, dit un certain Abou Hamza Attounissi), par les wahhabites («un prêcheur saoudien nommé Mohammad Laariyfy», disent certains), par un «amyr» d’alqaaïda en Afghanistan, comme le pensent d’autres). Le même terroriste Abou Hamza Attounissi affirme, lui, que «le jihad du nikah est un concept utilisé par les laïcards pour discréditer les jihadistes tunisiens et la révolution tunisienne», rien que ça ! Il est vrai que les «laïcards» ont trouvé dans cette expression inventée une aubaine inattendue pour leur guerre idéologique islamophobe et non pour «discréditer…». Tout cela n’a plus d’importance puisque le TGV de ce néologisme est parti pour une destination connue.
2)- Que signifie cette expression ?
«Jihad = effort, application /militantisme, guerre».
«Nikaah = mariage / remplace dans un souci de pudeur et de politesse le verbe explicite de la racine arabe « [N/Y/K] » (copulation, accouplement sexuel), en anglais « fuck » et aucun verbe équivalent en français.
Lue au premier degré (effort, application, accouplement sexuel), l’expression est d’un réalisme et une réalité étonnants, l’acte sexuel étant un « effort » et demandant « une application » qui sont du «jihaad», du vrai, pour certaines et certains. Oui, mais «l’inventeur» ne regardait pas sous cet angle avec son œil de Siloh.
Au second degré, on entre dans l’hallucination.
«Ce « Niqah » renferme une forte charge sémantique à connotation religieuse (a fortiori jihadiste). Ce Jihad du Niqah invite les filles ou les femmes à assouvir les besoins sexuels des combattants islamistes plongés dans la guerre sainte. Ce «Niqah» est une sorte de mariage CDD -Contrat à durée déterminée- qui peut durer quelques minutes, 1 heure ou quelques heures. Les deux partenaires divorcent après consommation. La femme « se donne » après à un autre ou à d’autres partenaires, suivant un rituel religieux» ( M.E.B ; baya.tn).
3)- « Jihaad annikaah » = PROSTITUTION
Ce « nikaah » ne renferme aucune «charge sémantique à connotation religieuse» et n’a aucune base dans l’islam et n’aucun lien avec le «jihaad». Avec le «jihadisme» religieux juif, chrétien, islamique ou bouddhiste, oui. En fait, on quitte la religion pour plonger dans l’idéologie.
Le «jihad nikaah» dont on parle n’est rien d’autre que de la prostitution, la réplique à «la traite des blanches» et à l’industrie pornographique. Qu’on veuille la couvrir d’un «voile» religieux qu’elle ne peut porter ni supporter, la prostitution reste la prostitution. Al Qaïda a créé son réseau international de prostitution comme elle avait créé son réseau international de trafic de drogue. Cette prostitution «jihadiste» est vulgaire, sauvage, non contrôlée et incontrôlable avec ses résultats désastreux pour la personne et pour la société.
D’autre part, personne ne peut affirmer que ces prostituées recrutées par ces terroristes sont des musulmanes ou uniquement des musulmanes car il ne suffit pas de porter un voile ou un niqaab pour l’être ou pour le devenir.
4)- Qui sont les «enrôlées» ?
On nous dit qu’il y a des «nubiles», des mineures, des adultes et des femmes mariées, divorcées et/ou veuves. C’est la preuve que toutes les possibilités d’enrôlement dans ce réseau de prostitution existent : endoctrinement, rapt, enlèvement mais aussi «vente». On ne peut nier que des familles vendent leurs enfants et surtout leurs filles tout en sachant qu’elles seront des prostituées. On ne peut nier que de vraies prostituées y voient le chemin le plus court d’un enrichissement ultra rapide. On ne peut nier que des femmes esseulées changent d’air et de pays pour assouvir leur instinct. Delà à les considérer toutes comme «musulmanes» et comme «moujahidaat», le pas et trop vite franchi par les laïcs et les islamophobes pour «sacraliser» leur idéologie oubliant qu’ils ont plus de prostitué(e)s et plus de décadence et déchéance que ces pauvres filles.
Pourquoi monter en épingle la prostitution des pauvres et l’instrumentaliser alors qu’on accepte, «blanchit» et taise celle des «artistes» et autres «universitaires» ? Après tout, une si vulgaire prostitution connue depuis la nuit des temps «vaut» beaucoup mieux que la pédophilie et les «mariages» homos de ces pseudo-laïcs.
5)- Hypocrisie, hypocrisie…
A)- «Lors d’une audition devant les députés de l’Assemblée nationale constituante, le ministre de l’Intérieur tunisien, Lofti ben Jeddou, a évoqué le sort des jeunes Tunisiennes enrôlées dans le « jihad du sexe », qui partent en Syrie afin d’assouvir les besoins sexuels des combattants islamistes». Pourquoi le ministre a-t-il mis si longtemps pour en parler ? Ce phénomène est ancien en Tunisie et ailleurs, est-ce pour monter «patte blanche» ? Pourquoi les ambassades tunisiennes n’ont pas réagi à temps ? «L’interdiction de sortie pour certaines femmes » est d’une débilité extraordinaire.
B)- «Le député d’Ennahdha, Habib Ellouze, est prêt à prendre en charge les jeunes filles de retour du jihad du nikah et de donner son nom aux enfants illégitimes qui naîtraient de leurs pratiques sexuelles avec les combattants en Syrie. C’est ce que rapporte l’agence de presse à tendance islamiste, Binaa News, aujourd’hui 21septembre. Selon la même source, Ellouze appellerait tous les Tunisiens à faire de même et demanderait à l’Assemblée nationale constituante de mettre en place une loi garantissant les droits de ces jeunes filles et interdisant d’éventuelles poursuites judiciaires contre elles» (I.O ; businessnews 21/09/2013).
En d’autres termes, ce Habib Ellouz «est prêt» à adopter certains bâtards et demande aux tunisiens d’en faire autant ! On se demande de quel granit est sortie cette créature. Il se dit musulman et pourtant il fait tout juste le contraire du Coran qui interdit aussi bien la prostitution que l’adoption. Doublement hypocrite, cet individu dépasse de loin son «salaf» le leader historique des hypocrites (المنافقون) Abdullah ibn Ubay ibn Saloul, du temps du Prophète.
N’est-il pas temps d’étudier et de parler rationnellement et objectivement de ce phénomène purement social qu’est la prostitution et qui est loin d’être une «spécificité» des sociétés musulmanes.
Réaction d’Amad Salem à l’ article Qu’est-ce que le Djihad du Niqah?