Les bruits avaient amplifié avec la crise provoquée par la démission de Jebali, le lancement de l’initiative d’un gouvernement de compétences et l’apparition d’un dialogue ouvert entre la plupart des acteurs politiques de la place, n’a pas été du goût de tout le monde au sein du mouvement Ennahdha et surtout des plus durs qui ont fini par faire échouer cette initiative et imposer le statut quo.
Très rapidement, on a parlé de divorce de Jebali avec son mouvement, réconforté par des déclarations hostiles au sein même de son parti, mais également de la part de dirigeants de partis alliés à Ennahdha.
La crise du gouvernement avait permis à Hamadi Jebali de gagner un nouveau capital de sympathie plus large et l’a hissé aux premiers postes des sondages sur les intentions de vote. Cette crise a créé autour de Jebali un mouvement de soutien et de pression pour la formation d’un nouveau mouvement, en citant l’exemple turc d’Erdogan et de l’AKP.
Dans une interview publiée sur WMC, Abdelfettah Mourou rappelle l’histoire de la naissance de l’AKP et les préalables qui lui ont permis de réussir, notamment la formation préalable de hauts cadres capables d’être intégrés dans les institutions de l’Etat. C’est ce qui explique, rappelle Mourou, qu’Ennahdha devrait se retirer du pouvoir et y revenir dans 20 ans.
Dans cette interview, Mourou affirme que “Oui il y aura un AKP tunisien capable de saisir les subtilités de la réalité du pays et de traiter avec elle avec plus de perspicacité, de rationalisme, de maturité, d’efficience politique et surtout avec des mains propres et plus d’intégrité”.