Tunisie – Emploi : Cherchons solution, désespérément…

Une Commission multipartite pour l’élaboration d’une stratégie nationale de promotion de l’emploi a été créée, à l’issue de la Conférence nationale sur l’emploi tenue, du 28 au 30 juin, à Gammarth. L’annonce de cette stratégie a été fixée pour le 17 décembre 2012.

La conférence nationale a été, également, couronnée par une série de recommandations axées sur la mise en place de mesures urgentes pour l’impulsion de l’emploi en 2013, à travers, notamment, la levée des restrictions empêchant la réalisation de nombreux projets et l’encouragement à l’investissement.

Il a été, également, question d’alléger les charges sociales, d’assainir le climat d’affaires, d’activer les mécanismes de micro-financement et de mettre à la disposition de chômeurs des périmètres agricoles aménagés.

Les participants ont recommandé la révision du modèle de développement en vigueur, la création de conseils régionaux de l’emploi et la restructuration du fonds national de l’emploi.

L’emploi une responsabilité partagée

Présidant la clôture des travaux, le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, a souligné que la question de l’emploi est une responsabilité partagée qui nécessite un consensus entre tous les partenaires sociaux loin des conflits politiques. Il a appelé, dans ce sens, à l’élaboration d’une nouvelle approche dans le cadre d’un partenariat entre les secteurs public et privé, les acteurs sociaux et la société civile.

M.Jebali a réitéré l’engagement du gouvernement à oeuvrer pour l’amélioration du climat d’affaires, la garantie de la transparence dans les transactions et la promotion de la qualité des services de l’emploi.

Il a insisté sur l’importance de la dynamisation de l’investissement, l’accélération du rythme de croisséveloppement du système d’information lié au marché de l’emploi et l’accompagance, le dnement des demandeurs d’emploi, toutes catégories confondues.

La cérémonie de clôture a connu quelques tensions après l’interruption à plusieurs reprises de l’allocution du secrétaire général de l’UGTT (Union générale tunisienne du travail), Hassine Abassi, par des représentants d’associations de chômeurs, qui reprochaient à l’organisation syndicale de “freiner l’action du gouvernement, d’imposer l’augmentation des salaires des fonctionnaires et de provoquer des arrêts de travail dans les entreprises”.

Le secrétaire général de l’UGTT a rejeté les “tentatives de remettre en cause le patriotisme de l’union pour servir des agendas politiques”, rappelant que la défense des droits sociaux des travailleurs et des sans emploi figure parmi les priorités de l’UGTT.

Il a souligné la nécessité d’unir les efforts des partenaires sociaux pour trouver des solutions radicales au problème du chômage dont, notamment, la révision du modèle de développement et l’amélioration du rendement des entreprises économiques.

M. Abassi a insisté sur le rôle du secteur privé dans la lutte contre le chômage, appelant à aller à la recherche d’opportunités d’emploi partout dans les régions, notamment les zones démunies, et à favoriser les conditions de prospérité des entreprises dans le cadre du respect mutuel et de la démocratie.

Après l’incident provoqué par certains représentants de chômeurs, le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Abdelwahab Mâatar, a présenté ses excuses au secrétaire général de l’UGTT.

Le ministre a qualifié ces attitudes d’« irréfléchies » dont l’objectif est de faire échouer la conférence visant à trouver des solutions communes au problème du chômage.

Il a, également, nié tout rapport du ministère avec ce qui s’est passé estimant que l’UGTT est un partenaire principal dans la résolution des problèmes nationaux et à leur tête celui du chômage.

Accélérer la réalisation des grands projets

De son côté, Wided Bouchamaoui, présidente de l’Union tunisienne de l’industrie du commerce et de l’artisanat (UTICA), a souligné le souci de l’organisation patronale à parvenir à un accord avec le gouvernement et l’UGTT en vue de promouvoir l’investissement national notamment dans les régions défavorisées.

Elle a mis l’accent sur la nécessité de garantir la sécurité et la stabilité pour les investisseurs étrangers.

Mme Bouchamaoui a, par ailleurs, appelé le gouvernement à accélérer l’exécution des grands projets soulignant que l’organisation patronale défend les entreprises qui respectent le code du travail et les droits socioprofessionnels des travailleurs.

Pour sa part, Mourad Salhi, représentant d’associations de sans emploi ayant participé à la rencontre (boycottée par l’Union des diplômés chômeurs et la Ligue tunisienne de défense des diplômés sans en emploi), a mis l’accent sur la nécessité de garantir le droit du travail et de trouver des solutions urgentes dont notamment la fixation de critères de recrutement dans la fonction publique et la réforme des programmes d’emploi outre la promotion du recrutement à l’étranger.

La conférence nationale sur l’emploi a été organisée par le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT) et avec le concours du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Des experts tunisiens et étrangers, des responsables politiques et des représentants de la société civile ont participé à cette rencontre.

WMC/TAP