Le parti islamiste Ennahdha tient encore à sa décision de boycotter les prochaines législatives, tout comme il l’a fait auparavant lorsqu’il était question de participer à la consultation électronique et au référendum sur la constitution, a fait savoir Nizar Haboubi, membre du bureau exécutif du mouvement Ennahdha, lors d’une conférence de presse tenue jeudi 17 novembre à Tunis.
Haboubi a ajouté que le mouvement a interdit ses partisans, toutes structures et cellules confondues, à participer aux différentes étapes du processus électoral, rappelant à ce propos la position ferme du mouvement qui considère que le recours à l’article 80 par le Président de la République était sans nul doute un “coup d’Etat contre la constitution”.
Il a indiqué que le président Kais Saied continuera à mettre en œuvre le décret-loi n°117 jusqu’à la fin de 2023 dans l’objectif ” d’échapper à l’échéance présidentielle de 2024″, se disant persuadé qu’il fera appel à l’article 90 de la Constitution pour prolonger son mandat présidentiel, d’autant plus qu’il a envisagé l’organisation des élections qui donneront lieu à un Parlement sur mesure et dépourvu de toute prérogative effective.
Prenant la parole, Ali Laraayedh, vice-président du mouvement, est revenu sur la situation économique, sociale et politique du pays, affirmant que celle-ci a terni l’image de la Tunisie auprès des instances internationales, rappelant à ce titre les réactions des pays ayant contribué aux travaux du conseil des droits de l’Homme à Genève sur l’état des droits et des libertés.
Laraayedh a fustigé l’opacité affichée par le gouvernement au sujet de l’impact de l’accord avec le Fonds monétaire international, soulignant que les répercussions de cet accord seront désastreuses pour les classes fragiles et moyennes.