Après l’annonce par le président de la République Kais Saied des mesures exceptionnelles, la Tunisie se trouve face à une nouvelle réalité politique. Elle est passée d’une démocratie factice à l’incertitude.
Dans une déclaration publiée jeudi, l’organisation impute la responsabilité de la situation politique au parlement pour son atermoiement à appliquer les dispositions de la constitution de 2014.
Le parlement n’a pas activé le chapitre 6 de la Loi fondamentale de 2014 et n’a pas réussi, pendant sept ans, à élire les membres de la Cour constitutionnelle ni à apporter les amendements nécessaires à un dispositif juridique incompatibles avec l’esprit de la constitution, lit-on de même source.
Dans sa déclaration, I Watch se dit inquiète de voir tous les pouvoirs entre les mains du président de la République, en l’absence de toute possibilité de recours et de mécanisme de contrôle, ce qui est contraire aux dispositions du préambule de la constitution qui restent toujours en vigueur et qui insistent sur l’équilibre entre les pouvoirs.
L’organisation appelle la présidence de la République à une politique communicationnelle directe et transparente et à fixer des délais clairs à la période d’application des mesures exceptionnelles.
Sur un autre plan, l’organisation a appelé à des mesures efficientes en rapport avec la redevabilité et la lutte contre la corruption.
La situation actuelle montre les limites du système judiciaire étant donné son incapacité à maintenir l’équilibre entre les pouvoirs et à imposer le principe de contrôle et de redevabilité.
I Watch s’interroge, dans sa déclaration, sur le sort des employés du parlement (près de 500) ainsi que du personnel de l’Instance nationale de Lutte contre la Corruption