Dimanche 6 mai prochain, 5 369 892 électeurs tunisiens inscrits au registre électoral sont attendus aux urnes pour les premières élections municipales depuis la révolution. Les dernières élections municipales ont eu lieu en 2010.
Les électeurs devront élire leurs représentants dans 350 circonscriptions municipales et 24 conseils régionaux, répartis sur l’ensemble du pays.
Cette élection constitue un pas important vers l’instauration de la gouvernance locale et la décentralisation comme le prévoit le chapitre VII de la Constitution.
Du côté de l’instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Anis Jarboui, membre de l’Instance a affirmé dans une déclaration à l’agence TAP, que l’ISIE est “à 100%” prête pour cette échéance électorale, notamment, sur les plans technique et logistique.
Selon lui, le vote du 29 avril 2018, réservé aux sécuritaires et militaires a été “un essai réussi” pour l’ISIE en termes de préparation pour les procédures à suivre dimanche prochain. L’Instance, a-t-il dit, a constaté certaines lacunes notamment au niveau de la présence des membres des bureaux de vote et compte y remédier en prévoyant des renforts en cas d’absence.
Pour ce qui concerne la préparation logistique, Anis Jarboui a indiqué dans une déclaration précédente, que les bulletins de vote pour les élections municipales ont été réalisés en 13 modèles et dans différents formats de manière à tenir compte du nombre des listes candidates dans chaque municipalité.
“Ces bulletins de qualité supérieure, se présentent en différents formats : un bulletin de grand format comportant 14 listes et un bulletin de petit format comportant 2 listes”, a-t-il expliqué.
Et d’ajouter que les bulletins de vote ont été distribués par les unités de l’Armée nationale sur les instances régionales des élections accompagnés des procès-verbaux de dépouillement et de collecte.
Pour ce qui est de la campagne électorale et de la sensibilisation, les analystes politiques considèrent que ces élections feront office de véritable baromètre de la popularité des partis en Tunisie, particulièrement ceux détenant le pouvoir.
Selon eux, la campagne électorale sera un facteur déterminent dans la compétition engagée entre candidats indépendants et candidats d’un parti. Les indépendants ont en effet créé la surprise du point de vue nombre des listes candidates.
Par rapport aux élections législatives et présidentielle de 2014, le scrutin municipal de 2018 se distingue par le nombre important de circonscriptions et de listes candidates.
Quelque 1055 listes partisanes, 860 indépendantes et 159 listes de coalition se disputent les votes de plus de 5 millions d’électeurs le 6 mai prochain.
La campagne électorale pour les municipales s’est, également, distinguée par l’organisation de meetings populaires et autres activités de terrain organisées dans les différente circonscriptions.
La campagne de sensibilisation et de mobilisation initiée par l’ISIE avec le concours des composantes de la société civile, à l’instar de “ATIDE” et “Mourakiboun”, a pour but d’amener les citoyens aux urnes le jour du scrutin, surtout après la faible affluence des sécuritaires et des militaires aux urnes (un taux de participation de 12 %).
A ce sujet, le président de l’association “Kolna Tounes”, Moez Attia, estime, dans une déclaration à l’agence TAP que l’ISIE a lancé sa campagne de sensibilisation avec du retard, expliquant que cette courte campagne qui a démarré 12 jours avant la date des élections, n’aura, selon les experts, aucun impact sur le citoyen.
Toutefois, Attia considère que la société civile a joué son rôle de sensibilisation en multipliant les spots et les déplacements pour souligner l’importance de la démocratie locale et de la décentralisation dans la vie des citoyens.