” Six mille étudiants subsahariens ont quitté la Tunisie au cours de ces dernières années pour des raisons d’insécurité”, a affirmé, vendredi, Christian Burkasa, président de l’association des étudiants africains en Tunisie.
” Nous étions plus de douze mille étudiants subsahariens en Tunisie en 2013. Aujourd’hui, nous ne sommes plus de six mille et beaucoup d’entre nous comptent déjà partir parce qu’ils ne se sentent plus en sécurité “, a-t-il dit déclaré à l’agence TAP en marge de la manifestation ” l’Afrique berceau de l’humanité “, organisée à Tunis par l’association AFRIMA life.
” Des étudiantes subsahariennes sont violées, d’autres étudiants sont agressés physiquement ou verbalement “, a-t-il dénoncé.
Chris Impoko est un étudiant originaire de la République Démocratique du Congo. Il est en Tunisie depuis environ un an. Il a lui-même été agressé le 24 décembre dernier par un individu inconnu qui l’a poignardé ” sans le connaitre et sans aucune raison “, assure-t-il.
” Je comptais poursuivre mes études en Tunisie et obtenir le master mais comme cet accident est arrivé, je vais retourner au pays ou chercher les moyens pour continuer mes études ailleurs, pourquoi pas en Europe “, a-t-il ajouté.
Intervenant à cette occasion, Bella Kalenga, conseillère de l’ambassadrice de la RDC à Tunis, a déploré ces agressions, estimant toutefois qu’il s’agit de cas isolés.
” Les relations entre la Tunisie et la RDC ont été toujours bonnes, et ces cas isolés ne peuvent pas les affecter “, a-t-elle insisté, faisant remarquer que le racisme existe en Tunisie mais partout ailleurs aussi.
” Il convient de traiter la question du racisme à la base, en renforçant l’éducation des enfants et des jeunes à la tolérance et à l’ouverture “, a-t-elle indiqué.
Pour sa part, Néziha Laabidi, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, a souligné que la Tunisie a toujours été un pays ouvert et tolérant. ” Le souci de la Tunisie, à travers son histoire, a été de reconnaître les droits humains “, a-t-elle noté, affirmant que ” rien ne doit ébranler notre partenariat avec les pays africains. Nous devons être plus solidaires pour sauver les générations futures “, a-t-elle sou.
De son côté, Leyla Khaiat, présidente de l’association AFRIMA life a mis l’accent sur l’importance de renforcer la fraternité et la solidarité entre toutes les communautés africaines.
” Les comportements racistes et les agressions qui ont ciblé des étudiants subsahariens ne nous honorent pas. Nous les déplorons “, a-t-elle souligné.
Elle a ajouté que la société civile et le gouvernement sont aujourd’hui plus que jamais convaincus que l’avenir de la Tunisie est dans le renforcement de partenariat avec les autres pays africains aux niveaux culturel, social et économique.
” Nous portons un grand intérêt aux étudiants qui ont choisi la Tunisie pour y poursuivre leurs études supérieures. Ils seront les leviers du partenariat sud-sud “, a-t-elle dit.