Il est temps que l’instance nationale de lutte contre la torture, élue depuis six mois, exerce réellement sa mission d’observation et d’inspection et vérifie les allégations de torture dans les centres de détention et les établissements pénitentiaires, a déclaré, jeudi, à l’agence TAP, la présidente de l’Instance nationale contre la torture, Hamida Dridi.
Elle a déploré le fait qu’aucun ” budget spécifique n’a encore été alloué à l’instance “, pour pouvoir accomplir son travail comme il se doit, et ce malgré l’importance de son rôle.
Hamida Dridi a, par ailleurs, évoqué les difficultés rencontrées, quotidiennement, par les membres de l’instance lors de l’accomplissement de leurs tâches, appelant les parties gouvernementales et non gouvernementales à assumer leurs responsabilités, notamment face à la recrudescence des cas de torture dans les prisons.
Selon la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme, 400 cas de torture ont été enregistrés dans les prisons.
Elle a, dans ce sens, indiqué que ” l’instance, seule structure habilitée à effectuer des visites inopinées dans les prisons, a déjà fait des visites à l’improviste dans des établissements pénitentiaires à la demande des familles des détenus et des gardés en vue “.
Des campagnes de sensibilisation sur les conséquences de la torture doivent être menées en coordination avec les structures et les ministères de l’Intérieur et de la Justice, a-t-elle estimé.
Une délégation de l’Instance nationale de lutte contre la torture, conduite par sa présidente Hamida Dridi, a été reçue, mercredi, par le président de la République Béja Caïd Essebsi.
A l’issue de la rencontre, Hamida Dridi a déclaré avoir examiné avec le chef de l’Etat les moyens de conférer l’efficacité requise à l’action de l’Instance et de la doter de tous les outils nécessaires pour accomplir sa mission.