Le chef du gouvernement Youssef Chahed, a estimé que “la lutte contre la corruption et le terrorisme” sont les faces d’un même phénomène ciblant le citoyen, axe central de tout développement”, affirmant que la guerre contre la corruption en demandant des comptes aux coupables est “plus complexe, parfois plus difficile que la lutte contre le terrorisme”.
Dans une allocution à l’ouverture lundi soir à Gammarth du 5e congrès ministériel du “réseau arabe pour l’intégrité et de lutte contre la corruption”, tenu du 5 au 7 septembre, sur le thème “demander des comptes pour promouvoir le développement durable”, il a fait valoir que “la lutte contre la corruption exige de tous de la dénoncer publiquement et de lui résister avec sérieux en dévoilant ses aspects et jugeant ses auteurs”.
“Les stratégies de lutte contre la corruption et les outils d’activation de la reddition des comptes ne peuvent être efficientes en l’absence d’expériences et de formation, outre l’instauration d’une coopération arabe et sud-sud afin que les expériences et les meilleures politiques dans ce domaine profitent à tout le monde sans exception”, a-t-il ajouté.
Chahed a rappelé que la lutte contre la corruption “est l’une des priorités de la feuille de route nationale qui a donné naissance au gouvernement d’union nationale”, estimant qu’elle exige “la détermination des prérogatives entre l’instance de lutte contre la corruption, le ministère qui en a la charge, et la coordination entre eux et entre les instances publiques de contrôle”.
“Il existe également, a-t-il indiqué, des projets de loi sur lesquels se penche le gouvernement pour renforcer l’arsenal législatif en matière de lutte contre la corruption ainsi que plusieurs mesures qui seront prises par le gouvernement dans les jours qui viennent”.
Le chef du gouvernement s’est félicité d’autre part des “efforts du réseau arabe de renforcement de l’intégrité” et son rôle dans la consolidation de la coopération entre les instances officielles et les organisations non gouvernementales.
Il a salué à cet égard l’augmentation du nombre de pays adhérant aux stratégies de lutte contre la corruption, portés de 4 ou 5 pays à 16 en 2016, qualifiant ce pas d'”illustration de la prise de conscience de tous de l’importance de la culture de lutte contre la corruption”.
Selon le Coordinateur Résident du Programme des Nations Unies pour le développement en Tunisie (PNUD), l’absence de la redevabilité risque de favoriser la culture de l’impunité et le crime organisé dont le terrorisme.
Le responsable onusien a réaffirmé la disposition du PNUD à continuer à soutenir les efforts de la Tunisie en matière de lutte antiterroriste et de corruption.
Pour le président du Réseau arabe du renforcement de l’intégrité et de la lutte contre la corruption et ministre libanais de la justice, Achref Rifi, la lutte contre la corruption exige une volonté politique réelle.
“Le manque de transparence entrave la lutte contre la corruption dans certains pays”, a-t-il souligné.
L’ancien ministre de la fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, Kamel Ayadi, a indiqué dans une déclaration aux médias que la lutte contre la corruption est possible à condition de réunir les moyens et les mécanismes nécessaires, citant en premier lieu la reddition des comptes “qui doit être l’épine dorsale de cette lutte”.
Le Réseau arabe pour l’intégrité et de lutte contre la corruption (ACINET) œuvre à faciliter les échanges d’informations et d’expériences, ainsi qu’au renforcement des capacités en rapport avec ses domaines d’intérêt.
Il coopère avec la Ligue des Etats arabes, le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).